• Partie 1 (2/3) :

     

    Dix pas, onze pas, douze pas...

    Thanio faisait preuve d'une concentration extrême, rare pour les habitants de Furhé. Son cœur battait si fort qu'il jurait que l'arbitre situé à plus de cinquante mètres de lui l'entendait battre. Il avait démarré comme une flèche et dépassait maintenant la plupart de ses camarades. 

    Vingt, vingt-et-un, vingt- deux...

    Contrairement à ce qu'il avait pensé, la panique ne l'envahit pas. Il était calme et concentré. Le sérieux avec lequel il avait commencé l'épreuve devait étonner sa sœur. En général, elle lui répétait sans arrêt d'arrêter de faire le pitre et d'être moins arrogant. Là c'était différent. Il ne voulait pas que tout ses désirs s'envolent. Il faisait cette épreuve comme si sa vie était en jeu. Et c'était peut-être le cas...

    Quand il dépassa la mystérieuse femme, elle lui tendit un pouce en l'air. Il était le premier. Comment pouvait-il être le premier ? Lui ? Le plus faible de la bande de Slave ? Était-ce l’entraînement de sa sœur qui l'avait rendu aussi fort ? Mais pourquoi toujours tout ramener à la force ? C'était une course ! Pourquoi son esprit déviait toujours vers la force ?

    Parce que je viens de Furhé.

    Pourtant, cette fois c'était clair. Il n'allait pas remporter cette course par sa force mais par sa vitesse. C'est quelque chose que Guistun ou Slave ne pourraient jamais comprendre. 

    Mais moi je comprend. On m'a forgé pour que je pense comme ça. Mais ce n'est pas vrai. La force n'est pas le meilleur atout de l'homme.

    Ça y est ! Il ne pensait plus à la course. Perdu dans ses pensés, il n'avait pas remarqué que quatre des concurrents l'avaient devancé, et encore moins qu'il ne lui restait qu'un mètre avant l'escalier.

    Un mètre ?

    Thanio du freiner brusquement pour ne pas trébucher et paraître pour un faible devant ses camarades. Néanmoins, il réussit à ne pas se faire doubler d'avantage et à reprendre sa vitesse de course dans l'escalier. Une vague - ou plutôt un tsunami - de curiosité l'envahit d'un coup.

    Mais qu'est ce qui peut bien se trouver dehors ?

    Il n'en pouvait plus. Il devait savoir. Malgré les grandes marches qu'il piétinait, il pu accélérer encore et encore. L’adrénaline monta et il galopa tel un taureau chargeant sa proie. Il redoubla les concurrents et fut le premier à sortir de la salle. La lumière l'aveugla avant qu'il ne puisse distinguer quoi que se soit.

    Merde !

    Il n'aurait jamais pu penser voir ça un jour. Pourtant c'était bien réel. Plusieurs rangés d'arbres s'étendaient devant lui. Ils faisaient chacun plus de vingt mètres de haut. En regardant leurs sommets, Thanio remarqua que le ciel était gris. Non, noir. L'endroit semblait se trouver dans une pièce sombre mais il était bel et bien dehors. D'autres barbares s’arrêtèrent à coté de lui.

    - Ils se foutent de nous là ! Lança l'un deux se tenant juste à coté de Thanio.

    Certains arbres étaient construits de câbles électriques mais, évidemment, seul Thanio le savait grâce aux enseignement de sa sœur "merci Qallis". Les deux premiers arbres ressemblait d'avantage à des lanternes qu'a des arbres. "C'est sûrement ce qui m'a ébloui en arrivant ici". D'autres abritaient d'étranges animaux parmi lesquels Thanio reconnut le scarabée d'acier, le renard, la chouette et le chien.

    - Bordel, c'est quoi ces choses ! S'affola le barbare qui venait d'arriver.

    Thanio se concentra ensuite sur le sol : de la terre. Ça va. Il était habitué au sable mais la terre y ressemblait grandement. En explorant le sol, il s'arrêta sur d'étranges engins.

    Voyons voir, livres, horloges, arcs, parfum.

    Qu'est ce que tout ces objets faisaient ici ? C'était une course, pas un bric à brac. "Ils nous entraînent pour être voyageurs, il faut s'adapter et ne pas se laisser distraire par des objets qu'on croisera partout ailleurs". Lorsque le jeune homme voulu reprendre la course, il remarqua qu'il n'y avait plus de chemin. Tandis que les autres fonçaient droit devant eux, il parût intelligent de réfléchir un court instant.

    "brute ? Stratège ? Lâche ?".

    Heureusement sa bonne conscience prit le dessus "aller hop ! Brute ! On peut pas changer ce qu'on est après tout". Remarquant qu'il avait prit vraiment trop de retard, il piqua un sprint dans la forêt. C'était la première fois qu'il voyait autant d'arbres réunis mais il ne pouvait malheureusement pas en profiter. S'il voulait voir ça tout les jours, il n'y avait qu'une solution : gagner ce concours. Gagner cette course. Voyant que les barbares se fatiguaient et ralentissait, il prit confiance en lui et redoubla ses efforts - et en passant, certains de ses camarades -. La course s'étendait ainsi sur plus de deux kilomètres. Le paysage était resté le même. Seulement Thanio n'avait pas eu l'impression d'avoir tourné, il allait toujours tout droit. Pourtant, il apercevait désormais le gymnase. Et il le reconnaîtrai entre mille. C'est là que Qallis l'entraînait. 

    Il se souvint de la fois où sa sadique de sœur lui avait demandé de monter sur le toit sachant que le mur contenait aucune prise.

    Tout en courant, ses yeux dérivèrent sur le coté gauche où il avait autrefois réussi à pendre une corde pour monter au dessus du bâtiment. Du haut, on voyait un certain nombre de choses. Thanio avait adoré cette expérience. Mais tout avait changé. Désormais il courrait à toute vitesse vers le gymnase, et le toit était vide. Non en fait il n'était pas totalement vide puisqu'un homme en costard cravate et une fille vêtue d'un corset et d'un pantalon en cuir tentaient de s'échapper du haut du bâtiment.

    Bref, Thanio regarda devant lui et aperçu l'entrée de le grande salle. Il y était presque et...

    Attendez ! Un mec en costard cravate et une fille en corset essayaient de s'échapper ?

    Thanio fixa le toit et s'arrêta net. Son cœur battait extrêmement vite. Seulement il ne savait pas si c'était parce qu'il venait de courir deux kilomètres ou parce que deux clandestins se tenait devant lui. On reconnaissait les clandestins par leur différence total de physique avec les autres habitants. Et honnêtement Thanio voyait mal un barbare de Furhé porter un costard cravate. C'était un manque de professionnalisme !

    Soudain, il se figea et sentit son cœur se glacer. Les clandestins le fixaient. Pour une raison qu'il ignorait, il ne put laisser échapper un seul mot. Il aurait bien voulu prévenir les organisateurs que deux clandestins se baladaient sur le toit. Mais non. Aucun mot ne purent sortir de sa bouche. L'homme en costard cravate se tourna vers la fille et lui parla très brièvement. Elle lui répondit d'un hochement de tête et sortit une dague de sa botte. Soudain affolé, Thanio s'apprêta à courir lorsqu'il comprit que la dague ne lui était pas destiné. Des voyageurs surgirent sur le toit et les deux clandestins s'apprêtèrent à combattre.

    Tout le monde le savait. Il n'y avait qu'un sort réservé aux clandestins : la mort.

    Traversé par une vision horrible, Thanio dévia son regard vers le sol. Il arriva directement sur l'arc qu'il avait aperçu au début de la course. Tandis qu'il entendait les lames se fracasser entre elles, des frissons lui parcoururent le corps. Des frissons d’excitation. Il n'avait qu'une envie : se servir de cet arc.

    S'il arrivait à viser l'un des deux clandestins - et pourquoi pas les deux tant qu'à faire -, les voyageurs seraient obligés d'admettre qu'il serait un atout dans leur équipe. Se rappelant son rêve, et tout ce qu'il avait enduré pour le réaliser, il se saisit de l'arc et de l'une des flèches d'acier qui se trouvaient au sol. Bien sûr, il n'avait jamais tiré mais savait comment s'en servir. Il se concentra sur sa cible : l'homme, car il avait l'air de moins bouger que la fille. Cette dernière venait de mettre à terre trois voyageurs. Les concurrents s'étaient rassemblé autour de Thanio et les organisateurs qui ne pouvaient pas échapper aux brouhahas du combat les rejoints également. Parmi eux, la mystérieuse femme observait la scène avec intérêt.

    "Tu n'as pas le droit à l'erreur, tu n'as pas le droit à l'erreur". Voyant que sa cible se tenait loin de ses alliés, Thanio prit une grande respiration et tendit son arc. Avec une facilité étrange, il tira la flèche qui alla droit sur sa cible. La trajectoire était parfaite, le garçon cru d'ailleurs être né pour ça.

    Son cri de joie allait retentir dans la forêt, si un voyageur stupide n'avait pas décidé d'intervenir pile à ce moment.

    "Mais d'où il sort celui là ?" Thanio n'avait pas remarqué qu'un homme s'apprêtait à étrangler la jeune fille. Mais alors qu'il avait à peine effleuré son coup, la flèche se planta droit dans son dos, lui arrachant un terrible hurlement.

    Le cœur de notre jeune barbare s'arrêta simplement de battre. Le voyageur s'écroula au sol et comme si Thanio l'avait fait exprès, la jeune fille le remercia d'un pouce en l'air suivit d'un clin d’œil. C'est à ce moment qu'il remarqua les trois voyageurs qui le pointait du doigt.

    - C'est un traître, il est avec eux ! Lança le premier.

    Quoi ?

    - Saisissez-le !

    Mais non ! Arrêtez !

    Une foule de barbares déchaînés se rua sur lui.

    C'est pas possible ! Comment ça a pu arriver ?

    Un puissant coup de poing le frappa, l'arc s’écrasa au sol, un deuxième coup de poing arriva et Thanio courut.

     

     

     

     

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  • Concours N°2 - Participation n°3

     

    L'autre homme ne parlait pas. Du haut d'une vingtaine d'années, il était vêtu d'une longue cape noire. Lorsque le dauphin leva la tête pour regarder son visage, la lumière du soleil l'empêcha de le discerner clairement. Cependant, James tressaillit lorsqu'il croisa son regard. Il se tourna vers sa fiancée, qui semblait avoir eu une pensée similaire. Cet homme était terrifiant.

    ***

     

    Il releva la tête, dévoilant son visage. Horreur !! Si la partie gauche de ce dernier était parfaitement ordinaire, la partie droite, elle, montrait une vision cauchemardesque. Il n'y avait pas la moindre partie de peau, ce qui laissait apparaître un demi-crane d'une couleur âcre. Un globuleux œil vert à l'air féroce semblait tournoyer dans une orbite vide. Sur la mâchoire, douze dents noires et pointues poussait en tous sens, déchirant le peu de gencive qu'il restait. Ce visage donnait à l'homme une terrifiante allure de mort-vivant.

     

    Adwel Sil'Gaard

    Guerriers d'Ywila - James

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  • Des petites oreilles félines noires et blanches pointèrent d’abord. Puis son visage apparu. De grands yeux verts en amande, avec deux fentes comme des abysses profondes reflétant la lumière du jour. Un regard fabuleux qui vous transperce et vous transporte dans l’océan tumultueux des sentiments.

    Pourtant, tout son corps exprimait sa timidité. Sa petite queue noire qui s’enroulait sans cesse sur elle-même dans un mouvement infini, gracieux mais nerveux ; son faible sourire d’où émergeaient à peine deux dents pointues ; sa façon de se cacher vainement derrière ses pattes de chat noires et blanches ; et même sa façon de repousser les petites mèches noires bouclées qui lui tombaient dans les yeux. Timide mais si jolie…

    Elle étudiait la littérature, comme le soulignait les nombreux livres qui s’entassaient dans sa chambre. Elle aimait dévorer de bons bouquins pendant la nuit, passer du temps avec les personnes qu’elle aimait le plus, même si elles étaient peu nombreuses, ou encore dessiner de courtes bandes dessinées. Timide et à la fois très ouverte, adorable au possible, mais si fragile et profondément  tourmentée au fond de son cœur, l’âme brisée de ceux à qui l’enfance a été volée.

    Tout se lisait dans son seul regard et l’expression de son corps meurtri de jeune Neko.

     Anonyme

     

    Concours 2 - Participation n°2

     

     

    L'image vient d'Ici

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