• Vêtue d'une longue robe violette et bleue ornée de légers fils d'or, elle m'observait de son regard profond où je me noyais... Puis elle me sourit ; et un arc-en-ciel naquit de ses mains et s'arqua au-dessus de sa tête. Elle le lança en l'air, ses longs cheveux noirs et bouclés ondoyant tels l'eau d'une rivière coulant dans son dos.

    C'était une fée de l'eau et elle maitrisait son art à la perfection.

     

    Khalia

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  • Partie 1 (2/3) :

     

    Dix pas, onze pas, douze pas...

    Thanio faisait preuve d'une concentration extrême, rare pour les habitants de Furhé. Son cœur battait si fort qu'il jurait que l'arbitre situé à plus de cinquante mètres de lui l'entendait battre. Il avait démarré comme une flèche et dépassait maintenant la plupart de ses camarades. 

    Vingt, vingt-et-un, vingt- deux...

    Contrairement à ce qu'il avait pensé, la panique ne l'envahit pas. Il était calme et concentré. Le sérieux avec lequel il avait commencé l'épreuve devait étonner sa sœur. En général, elle lui répétait sans arrêt d'arrêter de faire le pitre et d'être moins arrogant. Là c'était différent. Il ne voulait pas que tout ses désirs s'envolent. Il faisait cette épreuve comme si sa vie était en jeu. Et c'était peut-être le cas...

    Quand il dépassa la mystérieuse femme, elle lui tendit un pouce en l'air. Il était le premier. Comment pouvait-il être le premier ? Lui ? Le plus faible de la bande de Slave ? Était-ce l’entraînement de sa sœur qui l'avait rendu aussi fort ? Mais pourquoi toujours tout ramener à la force ? C'était une course ! Pourquoi son esprit déviait toujours vers la force ?

    Parce que je viens de Furhé.

    Pourtant, cette fois c'était clair. Il n'allait pas remporter cette course par sa force mais par sa vitesse. C'est quelque chose que Guistun ou Slave ne pourraient jamais comprendre. 

    Mais moi je comprend. On m'a forgé pour que je pense comme ça. Mais ce n'est pas vrai. La force n'est pas le meilleur atout de l'homme.

    Ça y est ! Il ne pensait plus à la course. Perdu dans ses pensés, il n'avait pas remarqué que quatre des concurrents l'avaient devancé, et encore moins qu'il ne lui restait qu'un mètre avant l'escalier.

    Un mètre ?

    Thanio du freiner brusquement pour ne pas trébucher et paraître pour un faible devant ses camarades. Néanmoins, il réussit à ne pas se faire doubler d'avantage et à reprendre sa vitesse de course dans l'escalier. Une vague - ou plutôt un tsunami - de curiosité l'envahit d'un coup.

    Mais qu'est ce qui peut bien se trouver dehors ?

    Il n'en pouvait plus. Il devait savoir. Malgré les grandes marches qu'il piétinait, il pu accélérer encore et encore. L’adrénaline monta et il galopa tel un taureau chargeant sa proie. Il redoubla les concurrents et fut le premier à sortir de la salle. La lumière l'aveugla avant qu'il ne puisse distinguer quoi que se soit.

    Merde !

    Il n'aurait jamais pu penser voir ça un jour. Pourtant c'était bien réel. Plusieurs rangés d'arbres s'étendaient devant lui. Ils faisaient chacun plus de vingt mètres de haut. En regardant leurs sommets, Thanio remarqua que le ciel était gris. Non, noir. L'endroit semblait se trouver dans une pièce sombre mais il était bel et bien dehors. D'autres barbares s’arrêtèrent à coté de lui.

    - Ils se foutent de nous là ! Lança l'un deux se tenant juste à coté de Thanio.

    Certains arbres étaient construits de câbles électriques mais, évidemment, seul Thanio le savait grâce aux enseignement de sa sœur "merci Qallis". Les deux premiers arbres ressemblait d'avantage à des lanternes qu'a des arbres. "C'est sûrement ce qui m'a ébloui en arrivant ici". D'autres abritaient d'étranges animaux parmi lesquels Thanio reconnut le scarabée d'acier, le renard, la chouette et le chien.

    - Bordel, c'est quoi ces choses ! S'affola le barbare qui venait d'arriver.

    Thanio se concentra ensuite sur le sol : de la terre. Ça va. Il était habitué au sable mais la terre y ressemblait grandement. En explorant le sol, il s'arrêta sur d'étranges engins.

    Voyons voir, livres, horloges, arcs, parfum.

    Qu'est ce que tout ces objets faisaient ici ? C'était une course, pas un bric à brac. "Ils nous entraînent pour être voyageurs, il faut s'adapter et ne pas se laisser distraire par des objets qu'on croisera partout ailleurs". Lorsque le jeune homme voulu reprendre la course, il remarqua qu'il n'y avait plus de chemin. Tandis que les autres fonçaient droit devant eux, il parût intelligent de réfléchir un court instant.

    "brute ? Stratège ? Lâche ?".

    Heureusement sa bonne conscience prit le dessus "aller hop ! Brute ! On peut pas changer ce qu'on est après tout". Remarquant qu'il avait prit vraiment trop de retard, il piqua un sprint dans la forêt. C'était la première fois qu'il voyait autant d'arbres réunis mais il ne pouvait malheureusement pas en profiter. S'il voulait voir ça tout les jours, il n'y avait qu'une solution : gagner ce concours. Gagner cette course. Voyant que les barbares se fatiguaient et ralentissait, il prit confiance en lui et redoubla ses efforts - et en passant, certains de ses camarades -. La course s'étendait ainsi sur plus de deux kilomètres. Le paysage était resté le même. Seulement Thanio n'avait pas eu l'impression d'avoir tourné, il allait toujours tout droit. Pourtant, il apercevait désormais le gymnase. Et il le reconnaîtrai entre mille. C'est là que Qallis l'entraînait. 

    Il se souvint de la fois où sa sadique de sœur lui avait demandé de monter sur le toit sachant que le mur contenait aucune prise.

    Tout en courant, ses yeux dérivèrent sur le coté gauche où il avait autrefois réussi à pendre une corde pour monter au dessus du bâtiment. Du haut, on voyait un certain nombre de choses. Thanio avait adoré cette expérience. Mais tout avait changé. Désormais il courrait à toute vitesse vers le gymnase, et le toit était vide. Non en fait il n'était pas totalement vide puisqu'un homme en costard cravate et une fille vêtue d'un corset et d'un pantalon en cuir tentaient de s'échapper du haut du bâtiment.

    Bref, Thanio regarda devant lui et aperçu l'entrée de le grande salle. Il y était presque et...

    Attendez ! Un mec en costard cravate et une fille en corset essayaient de s'échapper ?

    Thanio fixa le toit et s'arrêta net. Son cœur battait extrêmement vite. Seulement il ne savait pas si c'était parce qu'il venait de courir deux kilomètres ou parce que deux clandestins se tenait devant lui. On reconnaissait les clandestins par leur différence total de physique avec les autres habitants. Et honnêtement Thanio voyait mal un barbare de Furhé porter un costard cravate. C'était un manque de professionnalisme !

    Soudain, il se figea et sentit son cœur se glacer. Les clandestins le fixaient. Pour une raison qu'il ignorait, il ne put laisser échapper un seul mot. Il aurait bien voulu prévenir les organisateurs que deux clandestins se baladaient sur le toit. Mais non. Aucun mot ne purent sortir de sa bouche. L'homme en costard cravate se tourna vers la fille et lui parla très brièvement. Elle lui répondit d'un hochement de tête et sortit une dague de sa botte. Soudain affolé, Thanio s'apprêta à courir lorsqu'il comprit que la dague ne lui était pas destiné. Des voyageurs surgirent sur le toit et les deux clandestins s'apprêtèrent à combattre.

    Tout le monde le savait. Il n'y avait qu'un sort réservé aux clandestins : la mort.

    Traversé par une vision horrible, Thanio dévia son regard vers le sol. Il arriva directement sur l'arc qu'il avait aperçu au début de la course. Tandis qu'il entendait les lames se fracasser entre elles, des frissons lui parcoururent le corps. Des frissons d’excitation. Il n'avait qu'une envie : se servir de cet arc.

    S'il arrivait à viser l'un des deux clandestins - et pourquoi pas les deux tant qu'à faire -, les voyageurs seraient obligés d'admettre qu'il serait un atout dans leur équipe. Se rappelant son rêve, et tout ce qu'il avait enduré pour le réaliser, il se saisit de l'arc et de l'une des flèches d'acier qui se trouvaient au sol. Bien sûr, il n'avait jamais tiré mais savait comment s'en servir. Il se concentra sur sa cible : l'homme, car il avait l'air de moins bouger que la fille. Cette dernière venait de mettre à terre trois voyageurs. Les concurrents s'étaient rassemblé autour de Thanio et les organisateurs qui ne pouvaient pas échapper aux brouhahas du combat les rejoints également. Parmi eux, la mystérieuse femme observait la scène avec intérêt.

    "Tu n'as pas le droit à l'erreur, tu n'as pas le droit à l'erreur". Voyant que sa cible se tenait loin de ses alliés, Thanio prit une grande respiration et tendit son arc. Avec une facilité étrange, il tira la flèche qui alla droit sur sa cible. La trajectoire était parfaite, le garçon cru d'ailleurs être né pour ça.

    Son cri de joie allait retentir dans la forêt, si un voyageur stupide n'avait pas décidé d'intervenir pile à ce moment.

    "Mais d'où il sort celui là ?" Thanio n'avait pas remarqué qu'un homme s'apprêtait à étrangler la jeune fille. Mais alors qu'il avait à peine effleuré son coup, la flèche se planta droit dans son dos, lui arrachant un terrible hurlement.

    Le cœur de notre jeune barbare s'arrêta simplement de battre. Le voyageur s'écroula au sol et comme si Thanio l'avait fait exprès, la jeune fille le remercia d'un pouce en l'air suivit d'un clin d’œil. C'est à ce moment qu'il remarqua les trois voyageurs qui le pointait du doigt.

    - C'est un traître, il est avec eux ! Lança le premier.

    Quoi ?

    - Saisissez-le !

    Mais non ! Arrêtez !

    Une foule de barbares déchaînés se rua sur lui.

    C'est pas possible ! Comment ça a pu arriver ?

    Un puissant coup de poing le frappa, l'arc s’écrasa au sol, un deuxième coup de poing arriva et Thanio courut.

     

     

     

     

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  • Concours N°2 - Participation n°3

     

    L'autre homme ne parlait pas. Du haut d'une vingtaine d'années, il était vêtu d'une longue cape noire. Lorsque le dauphin leva la tête pour regarder son visage, la lumière du soleil l'empêcha de le discerner clairement. Cependant, James tressaillit lorsqu'il croisa son regard. Il se tourna vers sa fiancée, qui semblait avoir eu une pensée similaire. Cet homme était terrifiant.

    ***

     

    Il releva la tête, dévoilant son visage. Horreur !! Si la partie gauche de ce dernier était parfaitement ordinaire, la partie droite, elle, montrait une vision cauchemardesque. Il n'y avait pas la moindre partie de peau, ce qui laissait apparaître un demi-crane d'une couleur âcre. Un globuleux œil vert à l'air féroce semblait tournoyer dans une orbite vide. Sur la mâchoire, douze dents noires et pointues poussait en tous sens, déchirant le peu de gencive qu'il restait. Ce visage donnait à l'homme une terrifiante allure de mort-vivant.

     

    Adwel Sil'Gaard

    Guerriers d'Ywila - James

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  • Des petites oreilles félines noires et blanches pointèrent d’abord. Puis son visage apparu. De grands yeux verts en amande, avec deux fentes comme des abysses profondes reflétant la lumière du jour. Un regard fabuleux qui vous transperce et vous transporte dans l’océan tumultueux des sentiments.

    Pourtant, tout son corps exprimait sa timidité. Sa petite queue noire qui s’enroulait sans cesse sur elle-même dans un mouvement infini, gracieux mais nerveux ; son faible sourire d’où émergeaient à peine deux dents pointues ; sa façon de se cacher vainement derrière ses pattes de chat noires et blanches ; et même sa façon de repousser les petites mèches noires bouclées qui lui tombaient dans les yeux. Timide mais si jolie…

    Elle étudiait la littérature, comme le soulignait les nombreux livres qui s’entassaient dans sa chambre. Elle aimait dévorer de bons bouquins pendant la nuit, passer du temps avec les personnes qu’elle aimait le plus, même si elles étaient peu nombreuses, ou encore dessiner de courtes bandes dessinées. Timide et à la fois très ouverte, adorable au possible, mais si fragile et profondément  tourmentée au fond de son cœur, l’âme brisée de ceux à qui l’enfance a été volée.

    Tout se lisait dans son seul regard et l’expression de son corps meurtri de jeune Neko.

     Anonyme

     

    Concours 2 - Participation n°2

     

     

    L'image vient d'Ici

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  •       On a suffisamment chanté, il est temps de danser à présent.

    Agir pour notre planète, notre avenir.

    Écoutez ce que nous avons à dire et ne restez plus les bras croisés.

    Nous pouvons encore nous en sortir, nous protéger.

           L'espoir est là, à vous de ne pas nous décevoir.

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  •  

    Dans le clapotis de la rivière, 

     

    J’entends ta voix. 

     

    Dans le reflet de l’eau clair, 

     

    Ton visage est là. 

     

    Je reconnais même ton caractère 

     

    Si calme parfois, 

     

    Ou grondant comme le tonnerre. 

     

    Je suis ton pas, 

     

    Aussi insaisissable que l’air. 

     

      

     

    Pourtant au fond de moi je le sais, 

     

    Jamais je ne te rattraperai… 

     

    Qu’as-tu fais, ô liberté, 

     

    Pour ainsi nous subjuguer, 

     

    Éveiller en nous un profond désir 

     

    Auquel personne ne peut subvenir ? 

     

    Allégorie aux multiples visages, 

     

    Dis-moi que tu n’es pas qu’un mirage, 

     

    Que libre n’est pas synonyme de sauvage… 

     

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  • Des coups de feu en l’air tirés

    Annonceurs d’une triste vérité.

    Des battements de cœur affolés,

    Des cris et des pleurs retentissants

    Quelques restaurants désertés,

    Des chaises en plastique renversées

    de part et d’autre de la chaussée.

                         Une haine qui fit couler le sang.

    Hommages à des personnes aimées

    qui ne seront jamais oubliées

    dans nos messages de liberté,

    D’espoirs de paix pour nos enfants.

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  • Bonjour à tous !

    Je me propose d'ouvrir le bal avec une petite description principalement physique d'une jeune fille ailée...

    Elle s’appelait Abygaëlle. Ses yeux étaient noisettes, cernés de longs cils qui lui donnaient un air à la fois espiègle et amusé. De longs cheveux châtains tombaient en cascade ondulante sur ses fines épaules et descendaient jusqu’au milieu de son dos, entre ses deux ailes. Des ailes de papillon qui paraissaient si fragiles et qui, pourtant, pouvaient la faire s’élever dans les airs à tout moment. Abygaëlle était une jeune fée assez banale, en somme, avec ses petites oreilles pointues sous une couronne fleurie  et sa courte robe aux couleurs de l’automne. Elle appréciait sa liberté que, peut-être, certains appelleraient sauvagerie.

    Et la voici !

    Concours n°2 - Participations

    L'image a été trouvée Ici

    Aller, soyez nombreux à nous présenter vos personnages imaginaires (ou non !)

    A la revoyure,

    Enki

     

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  •  

    JOURNAL INFORMATISE

    DU PROFESSEUR JOHN SMITH

     

    LABORATOIRE DE CLONAGE

    NEW ISLAND

     

     

    Le 1er janvier

     

    Mes collègues ont fait une découverte excitante au fond de la jungle Amazonienne aujourd’hui! Ils ont trouvé dans une caverne une écaille fossilisée. Près du fossile, dans la caverne ancienne, se trouvait un dessin de la créature légendaire, le Réptilien. Personne n’a jamais vu un Réptilien vivant. On croit qu’il avait d’immenses Pouvoirs, même pour un Titan. Si ce fossile appartient réellement à un Réptilien, nous aurons peut-être la possibilité de marquer l’histoire de la science.

     

     

    Le 14 mars

     

    Nous avons passé des heures chaque jour dans le laboratoire, pratiquement sans manger ni dormir. Nous avons isolé l’ADN du Réptilien. Dès que nous aurons perfectionné l’appareil de clonage, nous pourrons tenter de créer un clone du Réptilien. Ce serait vraiment fantastique de créer une nouvelle vie à partir de quelque chose qui a disparu depuis si longtemps! Ce serait comme offrir un cadeau au monde.

     

     

    Le 4 juin

     

    Débat parmi les scientifiques. Certains membres de l’équipe veulent modifier l’ADN du Réptilien pour en faire une créature clonée encore plus puissante. D’autres sont d’avis que l’on devrait laisser l’ADN tel quel. Mais comment pouvons-nous laisser passer la chance d’améliorer ce que la nature a créé? Si nous ne tentons pas de rendre le clone du Réptilien plus puissant, nous n’exploiterons pas notre plein potentiel de scientifiques.

     

     

    Le 15 juillet

     

    Tout le monde ici est d’accord pour modifier l’ADN du Réptilien. Ce clone serait la créature la plus puissante du monde. Nous sommes sur le point d’entreprendre l’expérience la plus importante de tous les temps.

     

     

    Le 31 août

     

    L’ADN a été modifié. L’appareil de clonage est près. Nous allons entreprendre le clonage dès ce soir.

     

     

    Le 3 septembre

     

    Le clonage a réussi! Le clone du Réptilien est endormi et repose dans un réservoir rempli de liquide dans le laboratoire. Nous l’appellerons Hachūrui. Notre travail est terminé. Nous n’avons plus qu’à observer et attendre son réveil. Observer et attendre…

     

     

     

    I - Eveil

     

    D'étranges images flottent dans la tête de la créature. Des bulles dansent dans une eau bleue cristalline. Une île, quelque part au milieu de l'océan. Une grande créature sans ailes qui vole dans les airs. Et des humains. Beaucoup d'humains. La créature s'étire tranquillement. Elle ouvre les yeux. Elle flotte dans un réservoir de verre remplie de liquide rouge comme le sang. Un groupe d'humain entoure le réservoir. Les humains portent de longues blouses blanches. Des scientifiques. Il l'observent et chuchotent

     - Il s'est réveillé ! S'écrit l'un des scientifiques.

     

    Je suis réveillé. La créature regarde son propre corps. Ses muscles puissants s'étendent sous ses écailles azuréennes. Elle se sent éveillé. Elle se sent plus qu'éveillé, elle se sent puissante. La créature ferme les yeux et imagine que le réservoir explose en mille morceaux. Presque instantanément, le réservoir qui l'entoure éclate. Le liquide rouge se répand sur le sol. La créature est accroupie sur le plancher. Où suis-je ? demande-t-il. Sa voix riche et profonde remplit la pièce. Qui suis-je ? Un des scientifiques s'avance.

    -          Hachūrui est complet ! Déclare l'homme.

    -          Hachūrui ? Demande la créature.

    -          C'est ton nom, répond le scientifique. Nous avons utilisé l'unique ADN de ton espèce que nous avons découvert pour te créer. Tu es un Réptilien.

    L'homme lui montre une illustration sur un écran d'ordinateur. Il s'agit d'un dessin ancien. On dirait qu'il a été gravé sur les parois d'une caverne. Le dessin montre une créature qui ressemble à un dragon, qui ressemble à Hachūrui, mais en plus petit. Elle a de grands yeux et une longue queue épaisse. Hachūrui plisse les yeux. Il a vu cette créature dans ses rêves.

    -          Vous dîtes que vous avez utiliser un l'ADN d'un Réptilien pour me créer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Demande Hachūrui.

    -          C'est un miracle scientifique ! Déclare fièrement l'homme. Nous avons utilisé un échantillon d'une créature aujourd'hui éteinte pour en faire une copie. Un clone ! Tu es le résultat de notre expérience.

    -          Mais pourquoi ? Demande Hachūrui. Pourquoi avez-vous fait cela ?

    -          Nous voulions savoir si il était possible de créer un clone à partir du légendaire Réptilien, répond le scientifique. Nous avons prouvé que nous pouvons le faire.

    Hachūrui a l'esprit embrouillé. Les humains semblent si fiers de leur travail. Mais Hachūrui croit qu'il est d'avantage qu'une expérience scientifique. Il se sent vivant.

    -          Et maintenant, qu'allez-vous faire de moi ? Demande-t-il.

    -          Nous allons t'étudier, réplique le scientifique. Nous pensons que tu es plus fort qu'un Réptilien ordinaire. Nous voulons savoir exactement de quoi tu es capable.

    Hachūrui sent la colère monter en lui. Ces scientifiques ne m’ont créé que pour faire des tests, pense-t-il. Ils me traitent comme une chose. Mais je ne suis pas leur chose. Je suis vivant.

    -          Je vais vous montrer de quoi je suis capable ! Rugit-il.

    Les yeux de Hachūrui se réduisent à deux fentes. La pièce est remplie d'autre gros réservoirs de liquide rouge.. La créature commence par se concentrer sur ces réservoirs. Crac ! Hachūrui fait éclater les réservoirs, par la seule force de sa pensée. Les humains hurlent de terreur. Certains s'enfuient en courant. Leur cris réjouissent Hachūrui. Ensuite, il se concentre sur l'écran d'ordinateur. Instantanément, des étincelles jaillissent de l'appareil. Bientôt, toute la pièce est en flamme.

    -          Hachūrui, non ! S'écrit un scientifique.

    Il cherche désespérément à atteindre un bouton qui se trouve sur le mur. Soudain, des bras mécaniques sortent du mur et entourent Hachūrui. La créature se défend en lançant un rayon bleu par les yeux. La lumière forme une immense bulle bleue autour de lui. Le clone du Réptilien, bien à l'abri dans sa bulle, se transporte à l'extérieur de la pièce en flamme, puis sort de l’édifice. Hachūrui remarque qu'il s'agit d'un laboratoire. Une fois à l'extérieur, il constate que le laboratoire est construit sur une petite île.

    Sous lui, il voit les flammes rouges qui font rage dans le laboratoire. Un sentiment de puissance le traverse, comme une décharge électrique. Il se sent bien. Hachūrui continue de flotter dans sa bulle et atterrit finalement sur un rivage rocheux. Il dissout la bulle. Quelqu'un arrive. Un bruit assourdissant rempli l'air. Hachūrui regarde vers le ciel et voit un hélicoptère foncer dans sa direction. L'hélicoptère atterrit sur le rivage.

    Un homme imposant habillé d'un complet foncé sort de l'hélicoptère. Il transporte un animal bistré à l'air opulent, prospère et exotique. Un loup, se dit Hachūrui, sans savoir exactement comment il a fait pour le savoir.

    -          Tu es aussi puissant que je le pensais, dit l'homme. Viens avec moi, je te montrerai comment utiliser ton pouvoir. Ensemble, nous pourrons conquérir le monde.

    Pourquoi devrais-je faire confiance à un humain ? se dit Hachūrui. Mais cet homme est différent des scientifiques. Il dit que nous pourrions conquérir le monde. Il sait que je suis davantage qu'une expérience. Il sait à quel point je suis puissant. Peut-être peut-il m'aider.

    -          Qui es-tu ? Demande Hachūrui.

    -          Mon nom est Atari Etsujirō. Je suis le chef du groupe Misairu, répond l'homme.

    Un chef. Un homme si puissant a sûrement beaucoup à offrir. Hachūrui hoche la tête.

    -          J’accepte de te suivre.

    Hachūrui monte dans l'hélicoptère. Tandis que l'appareil s’éloigne, la créature regarde le laboratoire exploser dans une immense boule de feu orangée.

     

    II- Hachūrui mis à l'épreuve

     Des bracelets métalliques se referment sur les poignets et les chevilles de Hachūrui. La créature est dans le laboratoire de Atari, dans une région montagneuse éloignée. L'humain a promis à Hachūrui qu'il aurait plus de pouvoir que dans ses rêves les plus fous. Mais l'humain a un plan étrange.

    -        Nous devons maîtriser ton pouvoir, sinon tu détruiras le monde et tout ce qu'il contient, lui a expliqué Atari. Cette armure protégera ton corps et te permettra de te concentrer. Si nous maîtrisons ton pouvoir, nous pourrons l'utiliser pour devenir les maîtres du monde.

    Au départ, Hachūrui était réticent. Mais il s'est dit que Atari devait être intelligent pour en être arrivé là. Cet humain devait savoir ce qu'il faisait. Pour l'instant, je vais suivre son plan, s'était dit Hachūrui. Je verrai bien ce qu'il fait. C'est pourquoi Hachūrui accepte de s'asseoir dans cette grande chaise de métal. La créature ne bouge pas lorsque les bracelets de métal se resserrent. Maintenant, les plaques brillantes d'une armure argentée émergent de la chaise. Elles enserrent les bras de Hachūrui. Puis ses jambes. Puis son torse. Et même sa tête.

    -        Tu peux encore utiliser ton pouvoir, lui dit Atari.

    -        Qu'est-ce que je vais en faire ? Demande Hachūrui.

    Les yeux de Atari brillent.

    -        Tu vas te battre !

    Le chef du groupe Misairu presse un bouton argenté. Une porte s'ouvre, révélant une immense créature. On dirait un énorme serpent couleur pierre. Grâce à ses pouvoirs surnaturels, Hachūrui sait déjà de quel animal il s'agit. C'est un Titanoboa. Avant que le serpent ne puisse attaquer, Hachūrui se concentre et envoie des ondes surnaturelles dans sa direction. Boum ! Le Titanoboa s'écrase sur le sol. Hachūrui l'a battu instantanément.

    -        Excellent ! Le félicite Atari, tout en caressant le loup tacheté étendu sur ses genoux. Mais tu dois passer d'autres épreuves. Te battre encore et encore.

    Chaque jour, Hachūrui combat de nouvelles créatures tous plus puissants les uns que les autres. Chaque fois, le clone du Réptilien ressort victorieux. Rien ne l'arrête. Hachūrui se bat contre un troupeau de taureaux dans un champs. Les monstres le chargent, tentant de le blesser avec leurs cornes acérées. Hachūrui se concentre et envoie un tourbillon de vent sous leurs sabots. Le vent fait tourner les puissants taureaux dans les airs.

    Hachūrui se mesure à Kumiho, une créature qui ressemble à un renard, mais possédant neuf queues. Ses yeux brillent d'un rouge éclatant, dévoilant des compétences psychiques et un immense pouvoir. Hachūrui lance sur Kumiho des ondes psychiques de lumière bleue. La force surnaturelle tord les queues du renard, lui provoquant d'atroces douleurs. Il est vaincu.

    Hachūrui fait face à un appareil électrique composé de trois boules d'argent et de puissants aimants électriques. Le drone lance un souffle d'énergie magnétique à Hachūrui. Celui-ci lui retourne son coup. L'énergie entoure l'appareil et l'écrase au plancher. Pas même un rhinocéros ni un lion ne peuvent battre Hachūrui. Le rhinocéros, couvert de pointes acérées et le lion, agile animal musculeux , se ruent sur Hachūrui de toutes leurs forces. Un seul rayon de lumière les fait voler dans les airs, anéantis. Un à un, Atari envoie des animaux se battre contre Hachūrui. Un à un, Hachūrui les massacre.

    Au départ, Hachūrui ne détestait pas les épreuves. Il n'y prenait même pas plaisir. Mais à mesure que les jours passent, il commence à se demander ce que Atari a derrière la tête.

    -        Humain, lui demande-t-il un jour, dis-moi pourquoi je me bats ?

    Hachūrui et Atari sont dans le laboratoire. Atari Etsujirō est assis sur un balcon, bien au dessus du plancher du laboratoire. Atari regarde Hachūrui et sourit.

    -        Tu te bats pour moi, bien sûr, lui répond Atari. Toutes les créatures ont besoin d'un maître.

    -        Un maître ! S'exclame Hachūrui. Je croyais que nous allions conquérir le monde en tant qu'égaux.

    Atari Etsujirō éclate de rire.

    -        Égaux ? C'est impossible, déclare-t-il. Les hommes t'ont créé. Tu ne pourras jamais être notre égal.

    Hachūrui regarde fixement Atari. Cet homme veut m'exploiter, pense-t-il. Mais il se tient loin de moi. Je lui fais peur.

    -        Tu as raison. Je ne suis pas un humain, admet Hachūrui. Et je ne suis pas né. J'ai été créé. Mes créateurs m'ont utilisé. Ils m'ont trahi.

    Cette pensée attriste Hachūrui. Mais immédiatement, sa tristesse se change en colère. Des éclairs jaillissent de son armure.

    -        Je n'ai pas besoin d'un humain pour m'aider à conquérir le monde, déclare Hachūrui. Je peux y arriver tout seul !

    Horrifié, Atari voit les yeux du Réptilien briller d'une terrifiante lumière bleue. L'armure qui recouvre le corps de la créature vole en éclats. C'est à ce moment-là que Atari se rend réellement compte de ce qui se passe. Les immenses pouvoirs de la créature n'ont plus de barrière !

    -        Les humains m'ont créé, s'écrit Hachūrui, mais ils ne feront pas de moi leur esclave !

    Une bulle bleue enveloppe Hachūrui et l'emporte bien haut dans les airs. La créature concentre son énergie psychique et envoie une décharge explosive en plein sur le laboratoire. L'explosion fait trembler le sol. La bulle éclate, et Hachūrui s'éloigne à toute vitesse, comme une étoile filante. Il est temps de repartir à neuf.

    Hachūrui survole l'océan. Il se pose sur l'île où il a été créé. Le laboratoire est en ruines. Ce n'est rien. Il peut le rebâtir. Hachūrui regarde vers la mer.

    -        Qui suis-je ? pensa-t-il. Quelle est ma raison d'être ? Je trouverai la réponse... Et je me débarrasserai de tous ceux qui s'opposeront à moi ! Humains... Ou autres ! Tous les habitants de cette planète entendront ma mise en garde. Le règne d' Hachūrui va bientôt commencer !

     

     

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