• Partie 1 (1/3) :

     

    Devant le grand panneau d'affichage de la ville, Thanio était pensif. Il atteignait ce jour-là ses 18 ans, ce qui signifiait qu'il pouvait enfin se présenter pour devenir voyageur. Il avait été très dur envers lui-même ces dernières années pour réussir le concours. Il était temps de savoir s'il avait ou non sa place dans ce métier tant convoité. Serait-ce dur ? Était-il vraiment à la hauteur ? Allait t-il trouvé ce qu'il avait toujours cherché ?

    Ses pensés furent interrompus par une jeune fille aux cheveux rouges, un peu plus âgée que lui. En arrivant, elle lui donna un coup si fort dans l'épaule qu'il fut déséquilibré.

    - Bah alors Thanio, tu stresses ?

    N'acceptant jamais de paraître faible devant sa sœur, le jeune homme repris de la tenue.

    - Moi ? Non pas du tout ! Pourquoi voudrais tu que je stresse ?

    La jeune fille esquissa un sourire moqueur.

    - Oh pour rien ! (Elle s'approcha de son frère pour écouter les battements de son cœur qui étaient plutôt rapides) attention frérot, je pourrais croire que tu as peur de moi vu ton rythme cardiaque.

    - Oh toi tu m'énerve ! Riposta le jeune garçon honteux devant sa sœur.

    - Hihi, c'est trop mignon, tu as peur de perdre.

    - C'est pas un jeu Qallis ! C'est pas juste une question de perde ou de gagner.

    La jeune femme reparti avec un sourire coquin au visage.

    - Et j'ai pas peur ! Lui lança Thanio un peu tard.

    Bien sur qu'il avait peur, cela faisait un mois qu'il s'était présenté à l'entretient. Il devait maintenant réussir le concours. Sur plusieurs centaines de participants, seul dix étaient choisis par village. Comment ne pas avoir peur dans ces conditions ? Tout simplement en se rappelant tous les efforts fournis pour arriver jusque-là, en se rappelant son rêve le plus cher : devenir voyageur pour satisfaire toute la curiosité qui s'était emparé de lui dès sa naissance.

    Déjà en tenue depuis trois heures, Thanio rejoignit directement le gymnase de son village où se déroulait l'épreuve.

    Mais je vais peut être un peut vite. Parlons plus clairement le l'île de Thanio : elle se nomme Furhé et est d'une forme ovale dont le plus grand diamètre est d'environ 200 km. Elle est entièrement faite de pierre. Les citoyens qui y vivent sont pour la plupart costaux, brusques et courageux. Ils vivent dans des cases et passent leurs temps à la forge, à la taverne et dans l'arène. Vous l'aurez compris, sur cette l'île, c'est la force avant tout. Que l'on soit un homme ou une femme.

    Tous les citoyens y sont heureux. Malgré le règne de la loi du plus fort, ils sont tous égaux. Ils ont les mêmes richesses, les mêmes pouvoirs, les mêmes droits. On pourrait même dire qu'ils pensent de la même façon. Thanio ne s'était pas rendu compte que malgré la force qu'il avait, il ne ressemblait pas aux habitants de cette île. Il était trop pensif pour ça.

    Devant le gymnase -- il s'était déjà arrêté dix minutes devant le bâtiment pour compter les pierres de l'édifice. Pourquoi compter les pierres ? C'était un barbare, une brute épaisse. Il n'avait pas à perdre son temps. Il devait foncer. Il rentra donc dans le gymnase, une boule au ventre. Au moment où son corps franchit la porte, on l'examina aussitôt. Il était, comme tous les autrse habitants, grand et musclé. Mais en plus de cela il avait une silhouette sublime et un visage parfaitement sculpté. Ses cheveux bruns toujours en batailles cachaient son œil droit. Ses yeux étaient marrons foncés et sa peau légèrement mate.

    Il rejoignit les autres participants et reconnu aussitôt ses camarades de taverne. Tous doués pour boire des pintes, se mêler dans une baston et montrer à leur entourage qui a la plus belle épée.

    - Thanio ! C'est une surprise, lança un homme légèrement plus grand et plus âgé que lui. Je pensais pas que le plus faible de la bande oserait se présenter à cet entretient.

    - Guistun ! Tu sais, ça fait très longtemps que je prépare ce truc, je suis peut être moins fort que toi mais attends-toi à bouffer de la poussière.

    Le dénommé Guistun s'avança d'un pas menaçant vers Thanio, ce dernier soutint son regard jusqu'à ce qu'ils ne furent plus qu'à dix centimètre l'un de l'autre. Après quelques secondes d'attente qui parurent une éternité, les deux brutes se firent un féroce coup de boule se laissant chacun une marque rouge sur le front.

    - Ha ha ! Thanio, toujours aussi sûr de toi à ce que je vois ! S'esclaffa Guistun.

    - Toujours aussi bourrin à ce que je vois, lui répondit Thanio.

    - Y a que ça d'important être bourrin ! N'oublies jamais ça mon pote !

    Thanio appréciait grandement ses amis. A Furhé, plusieurs bandes s'étaient formées et souvent, elles s'affrontaient les unes et les autres. Guistun et Thanio étaient dans celle de Slave, l'une des plus forte de l'île. Mais comme l'avait dit Guistun, Thanio en était le plus faible, mais pas pour autant le moins aimé. Contrairement à d'autre de ses camarades, il traînait avec tout le monde et s'embrouillait très rarement avec eux.

     Une femme entra en hâte dans la salle. Elle ne venait pas de Furhé. Elle portait une jupe noir serré ainsi qu'une chemise blanche et un tailleur. A peine avait-elle rejoint les juges qu'elle lança déjà des regards intrigués vers le jeune Thanio.

    - Nous avons prit du retard, veuillez nous en excuser, lança t-elle à l'autre bout de la grand salle. Nous allons organiser ce concours en trois partie : la pratique, la pratique et la pratique.

    Une bande de barbares excités leva son point en rugissant d’approbation. Pas étonnant que Thanio voulait devenir un voyageur. Découvrir les autres cultures allait lui faire oublier la stupidité de la sienne. Même s'il l'aimait beaucoup...

    - Nous savons que vous n'êtes pas très stratège, aussi nous vous recruterons en tant que gardes. Quinze d'entre vous serons accepté comme voyageurs. Seulement quinze alors bonne chance à tous !

    - Je suis curieux de savoir qui réussira les trois épreuves, fit une voix extrêmement grave derrière nos deux barbares.

    - Slave ? S'étonna Thanio, qu'est ce que tu fiche ici ?

    - Le p'tit Thanio ! Je participe, qu'elle question !

    La surprise due se lire sur le visage du jeune homme. Slave était le chef de sa bande. C'était le plus fort sans être pour autant une brute. Il dirigeait ses camarades à merveille et savait toujours comment les motiver. C'était aussi le modèle de Thanio, qui vénérait cet homme.

    - Trois hommes de la bande de Slave, ainsi que son chef, rit Guistun, on va bien se marrer.

    La première partie dite « pratique » était une course. Chaque participant devait traverser un parcours parsemé d'obstacles. Il y avait trois niveaux de parcours. Aussi, chacun devait pouvoir s'auto-évaluer et décider dans qu'elle niveau il irait. Sachant qu'il était plus rapide que les autres mais étant quand même soucieux sur le coté obstacle, Thanio choisit d'aller dans la deuxième - pour le niveau deux évidemment -.

    - Nom ? Lui demanda simplement l'organisatrice.

    - Thanio.

    - Tenez, vous êtes le numéro 26.

    Elle lui avait tendu une plaque avec comme inscription « 26 ». Il remarqua en longeant la file dans l'autre sens que la femme qu'il avait aperçue auparavant se tenait devant les participants de la première file. Elle le fixait encore une fois, l'air intéressé par le jeune homme. Pour une raison que Thanio ignorait, elle lui fit un signe de la tête. Il lui répondit de la même façon ne sachant même pas ce que cela signifiait.

     Son attention se reporta sur la foule qui se dirigeait vers le départ de la course. Après avoir atteint celui du niveau deux, Thanio examina plus clairement le terrain. La salle était faite de pierre et le sol était du parquet. Le début de la course commençait par une simple ligne droite. Une cinquantaine de mètres plus loin, un escalier de pierre reliait le sol à l’extérieur du gymnase. La course se faisait donc en dehors de la salle et personne ne pouvait savoir ce qui se trouvait juste après. «De toute façon je n'ai pas le choix. Gagner est ma seul option.» pensait Thanio en se préparant sur la ligne du départ.

     Il était concentré. Il inspira puis expira en essayant de réguler au maximum son rythme cardiaque qui commençait à accélérer. Il imita les autres participants et se mit en position de départ. La mystérieuse femme se tenait à présent devant les participants.

     Elle longea la ligne des yeux pour voir si chacun était près.

     Son rythme cardiaque s’emballa.

     Elle leva une hache au dessus de sa tête.

     Il expira longuement.

     Elle lui fit un clin d’œil.

     Il fixa le chemin droit devant lui.

     Elle planta la hache sur le sol signifiant le top départ.

     Il couru.

     

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  • Bonjour tout le monde !

    Un deuxième sujet est arrivé : Faire le portrait d'un personnage que vous aurez vous même inventé.

     

    - Style et/ou genre : libre

    - Vous pouvez proposer une musique et ou une image pour accompagner votre texte.

    - Nombre de caractère : libre (même un poème de six vers sera prix en compte)

    - Votre personnage peut avoir n'importe quelle nature : humain/animal; féminin/masculin; 2ans/80ans; gentil/neutre/méchant etc...

    Pour participer :

    Envoyer votre récit à l'adresse suivante : edelweiss.etoile@laposte.net, avec comme objet "concours n°2". Votre texte devra être envoyé directement par copier-coller ou par pièce jointe si le format est open office ou libre office. Il faudra signer votre texte avec votre pseudo (ou vos pseudos si il y a plusieurs auteurs).

    N'hésitez pas à laisser un commentaire si vous voulez participer ou si vous avez des questions smile

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  • Au temps qui s’écoule, plus tranchant que le sabre,

    A la sève qui coule, au plus profond de l’arbre,

    Aux belles feuilles vertes, qui balancent dans le vent,

    L’automne cause votre perte, mais viendra le printemps…

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  • Aux corps qui tombent à la guerre,
    Aussi glacials que le marbre,
    Aux âmes qui désespèrent,
    En cet univers macabre,
    Vous qui désirez la trêve
    Désirez dès à présent
    Que ceci ne soit qu’un rêve,
    Et tout sera comme avant…

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  • Chapitre 2Toby 

     

    « Mon nom est Toby. Je suis plutôt solitaire et rien ne me prédestinait à me joindre à vous. Pourtant, suite à des événements que je ne m’explique toujours pas moi-même, je suis ici. Voici donc le récit des derniers jours que j’ai vécu.

    Le dixième jour de l’année de la licorne de notre calendrier, un homme a toqué à la porte. Je ne le connaissais pas encore mais il s’agissait de Kendal.  

    En attendant, ce jour-là, j’étais réellement étonné de voir cet inconnu frapper à la porte d’une famille sans histoire plutôt heureuse. Il m’a simplement demandé de lui rendre un service, et j’ai accepté avec politesse d’écouter de quoi il s’agissait.

    -          J’aimerais que tu surveilles quelqu’un pour moi, m’a-t-il demandé.

    -          Je n’ai pas l’habitude de rendre ce genre de service. Vous devriez plutôt demander à  ces jeunes que l’on surnomme Les Missionnaires, qui remplissent toutes sortes de missions contre quelques pièces. Je vous conseille de vous adresser à une certaine Mira, bien qu’elle n’accepte de rencontrer que ceux qu’elle désire…

    -          C’est d’elle dont je parle.

    -          Pardon ?

    -          Je désire que tu surveilles la jeune Mira pour mon compte.

    Je ne connaissais Mira que par réputation. Je ne savais absolument pas où elle résidait pour la simple et bonne raison que personne ne le savait jamais. Je pensais qu’il pouvait s’agir d’une jeune fille brune aux cheveux courts que j’avais déjà aperçu furetant autour des étals du marché, avec un corps trop maigre pour une personne en bonne santé, et des pieds nus couverts de poussière. Il me semblait avoir entendu quelqu’un prononcer son nom mais je n’en étais plus certain.

    -          Tu devras peut-être la protéger contre les autres, mais surtout contre elle-même. Elle ne sait pas de quoi elle est capable.

    -          Moi non plus.

    -          Certes non mais vous le découvrirez bien assez vite. Je ne peux t’en dire plus. Tu as été choisi, sois en fier et honore la volonté des Dieux. Tu dois accomplir ton destin, jeune homme. Lorsque vous serez près, vous rejoindrez l’Organisation.

    -          Je ne sais de quoi vous parlez !

    -          Elle sera sur la place du marché, cet après-midi… Je l’espère.

    Puis il est partit, me tournant le dos. Je l’ai regardée disparaître au coin de la rue bouche bée. J’avais bien envie de jouer les détectives, même avec une voleuse de la trempe de Mira.

    Mon père est un marchand de tissus renommé, et lui apporter mon aide me semblait être une bonne couverture, alors je me suis élancé vers le marché après avoir glissé dans ma ceinture un couteau bien affuté. J’y ai attendu une bonne partie de la journée avant de distinguer la fine silhouette de la voleuse se frayer un chemin dans la foule. Elle venait dans ma direction. Je me suis alors retranché dans l’arrière-boutique. J’ai attendu là jusqu’à ce qu’elle y rentre elle aussi. Est-ce qu’elle m’avait vu ? Je me suis glissé derrière des rouleaux de tissus empilés en gardant un œil sur elle. Peut-être voulait-elle voler quelque chose ? Pourtant elle est restée à l’entrée, restant assise et immobile. En quelques instants, elle semblait s’être fondue dans le paysage, si bien que si je n’avais pas su qu’elle était là, mes yeux seraient passés au travers. Elle n’avait pas l’air si effrayante, accroupit parmi tous ces tissus. Sans savoir pourquoi, je me suis approché silencieusement avant de m’assoir non loin d’elle. Elle m’a dévisagé quelques secondes puis a de nouveau fixé son regard sur l’extérieur. Elle semblait attendre quelque chose, ou quelqu’un.

    J’ignorais tout d’elle mais je refusais de croire qu’elle était une mauvaise personne. Elle volait probablement pour survivre parce qu’elle n’avait rien ni personne, comme nombreux des jeunes de son âge. Mais je ne connaissais rien de tout cela et il me semblait que lui parler ainsi n’était pas une bonne idée. Alors j’ai gardé le silence.

    Après quelques minutes, mon père m’a appelé. J’avais disparu trop longtemps, et il avait besoin de mon aide. Mira n’a pas bougé, et ne semblait pas prête à le faire. Je reviendrai plus tard. Avant de partir, il fallait seulement que je m’assure qu’elle était bien la bonne personne, même si je doutais m’être trompé.

    -          C’est bien toi, Mira ?

    -          Oui, m’a-t-elle répondu sans hésitation.

     

    Vous connaissez déjà la suite, jusqu’à ce que Mira disparaisse en pleine nuit à la recherche d’informations. Je ne vous cache pas que j’étais bien embêté. J’étais censé la protéger et je l’envoyais je ne sais où, dans des quartiers inconnus et dangereux, qui plus est à la seule lumière de la lune. Mais la jeune voleuse savait ce qu’elle voulait et ce qu’elle faisait. Je pouvais lui faire confiance, au moins pour cela. Si j’avais tenté de l’en dissuader, je suis certain qu’elle aurait pris encore plus de risques… Il était tard, et ne pouvant plus rien pour elle, je suis rentré chez moi.

    J’avais prévenu mon père que je rentrerais tard et tous dormaient déjà. Mon quartier était l’un des plus sûrs de la ville : assez riche pour abriter des familles sans histoire, mais trop pauvre pour attirer les voleurs et les brigands. Ils étaient convaincus que rien ne pouvait m’arriver, et me laissaient libre de mes mouvements sans poser de questions, et je les en bénissaient.

    Le lendemain matin je me suis levé tôt avec la ferme intention de retrouver Mira. Je me suis dirigé directement vers le marché, le seul endroit où je l’avais vue, l’endroit où j’avais promis le silence en échange d’informations. Le code de l’honneur, chez les voleurs et les brigands, est très important et respecté. J’espérais de tout cœur qu’il en soit ainsi pour elle. Mais elle n’y était pas. Trois scénarios étaient, à mon sens, envisageables : soit elle n’avait pas tenu sa promesse, soit elle n’avait pas les informations qu’elle cherchait, soit il lui était arrivé malheur, et dans ce dernier cas, je ne me le pardonnerais pas. J’ai déambulé dans les rues sans trop savoir où aller. Certains quartiers étaient le repère de voleurs, bien sûr, et la logique aurait voulu que je commence par ceux-là,  mais ils n’étaient pas vraiment accueillant et je les craignais trop pour m’y aventurer seul.

    Mes pas m’ont finalement mené dans les larges rues animées du centre de la ville. J’ai atteint la rue principale, qui traverse toute la ville et les places les plus importantes, dont la place du marché, vers la gauche, et la rue principale, vers la droite. J’étais prêt à prendre à gauche pour retourner vers le marché pour vérifier qu’elle n’y était toujours pas lorsque j’ai réalisé qu’il régnait une atmosphère étrange dans la foule, aussi électrique que les jours de fête. Tous se dirigeaient vers la place principale. J’ai suivis le mouvement jusqu’à la place.

    C’est alors que je les ai vus avancer, en sens inverse, se frayant un chemin à coup de bâton parmi la foule ; ceux que tous surnomment les FAK : les redoutables Forces Armées de Kensyr !

    Par ici, lorsqu’on en voit, on se cache le plus vite possible. Surtout lorsqu’on a quelque chose à se reprocher. Mais de toute façon il y a toujours quelque chose contre vous. Qu’on vous ai vu parler avec la fille de la cousine du frère de l’un d’eux, qu’une source anonyme ait dit vous avoir reconnu voleur de pomme ou que vos habits ne conviennent pas à leur vue ; tout prétexte est bon pour vous faire payer une amande et passer une nuit en cellule.

    Mais cette fois, ils semblaient avoir arrêté de « vrais » coupables, puisqu’ils les tenaient à la vue de tous, au centre de la place. Je me suis approché pour voir de quoi il s’agissait, me frayant tant bien que mal un passage au milieu de la foule. C’est alors que j’ai reconnu les fines silhouettes d’une femme et de deux enfants. De vrais coupables ? Ils venaient d’arrêter une femme et deux enfants aux yeux de tous ! L’ambiance ressemblait pourtant bien à celle d’une fête. On entendait des éclats de rires, des hourras, ainsi que des voix criant sans gêne : « A mort ! ».

    Je n’ai compris que lorsque j’ai entendu autour de moi des conversations à propos de sorcières. Une sorcière qui aurait enfanté de deux démons. Si cette femme était accusée de sorcellerie, alors elle serait brûlée vive sur la place. Quant aux enfants, un sort identique les attendait probablement.

    Je me suis encore rapproché du cortège. La foule ne s’empêchait pas de rouer la pauvre femme de coups et on lui lançait toutes sortes d’objets. Elle saignait déjà à la tempe et les gardes ne faisaient rien pour en éloigner la foule oppressante. Malgré son pas chancelant, elle gardait fièrement la tête haute, et tentait de protéger de ses mains liées dans le dos les deux adolescents qui la suivaient. Un garçon et une fille. L’un avait des cheveux bruns qui tombaient dans ses yeux sombres, et l’autre était blonde aux reflets roux et ses yeux hésitaient entre le bleu et le vert Seule une même lueur horrifiée se reflétait au fond de leurs deux regards, cachée par un semblant de fierté que leur inspirait leur mère. Quoi qu’il en soit, ils n’avaient rien de démoniaque à mon goût.

    Une fois au centre, sur une sorte de piédestal en bois, un des gardes à saisit un parchemin. Le silence s’est fait sur la place et il a commencé à lire d’une voix impériale :

    -          Cette personne, du nom de Maynie Trelos, a été officiellement arrêtée ce matin au cœur d’Imélia, que vous savez être la forêt interdite. Voici les chefs d’accusation qui pèsent contre sa personne : présence illégale dans une partie interdite de la royauté de Kensyr, détention illégale de produits et potions potentiellement dangereuses, pratique illégale de la sorcellerie, dissimulation de la naissance illégale de deux enfants et conspiration pour l’enlèvement des dix-sept adolescents disparus ces deux dernières années.

    A cette dernière accusation, des cris s’élevèrent parmi les spectateurs. J’avais entendu parler de la disparition de ces adolescents mais jamais l’on ne m’avait parlé d’enlèvement, surtout pas par cette prétendue sorcière. La foule était folle de rage, chacun était prêt à voir payer Maynie Trelos pour les crimes qu’elle avait commis, et ceux qu’elle n’avait peut-être pas commis. Ils avaient besoin d’un coupable.

    -          Madame Maynie Trelos est donc condamnée au bucher. Néanmoins, si elle apporte son aide à l’enquête concernant les enlèvements et assume chacun de ses crimes par des aveux complets, sa peine ainsi que celle de ses enfants sera plus clémente.

    La désapprobation du public s’éleva tel un glas funèbre annonceur de mort. L’homme enroula le parchemin et se rapprocha de sa prisonnière.

    -          Nous voulons des noms.

    -          Mes enfants sont innocents. Laissez-les vivre et je vous dirais ce que je sais.

    -          Je ne pense pas que vous soyez en mesure de négocier quoi que ce soit. Les noms, insista le garde.

    Elle a soutenu son regard et est restée impitoyablement silencieuse. Il a levé le bras et l’a baffée si fort qu’elle est tombée sur l’estrade. Les deux enfants ont réagis au quart de tour se débattant vainement pour aller la défendre. La jeune fille est tombée à genoux et a supplié le garde de ne plus frapper sa mère, les larmes aux yeux. Mais le garde FAK a envoyé un coup de pied dans les côtes de la pauvre femme qui tentait de se relever. Il l’a ensuite attrapée par le col pour la relever et la présenter aux yeux de tous.

    -          Cette sorcière sait où se trouvent vos enfants ! Elle veut entraver notre enquête mais nous la ferons parler et nous vous ramèneront vos enfants, s’ils ne sont pas déjà morts par sa faute !

    D’après la majeure partie de la foule, il avait raison. Je ne voulais pas assister à la suite, sans pouvoir rien faire. J’ai traversé la marée humaine pour m’éloigner au plus vite de cet affreux spectacle, le moral au plus bas. C’est alors que dans mon champ de vision est apparue Mira, venant de nulle part, comme à son habitude.

    -          Tiens, une connaissance ! s’est-elle écriée. Je viens du marché, que se passe-t-il là-bas ?

    -          Condamnation. Une femme accusée de sorcellerie et d’enlèvement. Ce n’est pas beau à voir.

    -          Vraiment ? Alors comment expliques-tu cet attroupement ?

    J’ai haussé les épaules. Je n’approuvais pas la situation. Toute personne n’avait-elle droit à un jugement en bonne et due forme, quels que soient ses crimes ? Mira parut soudain septique.

    -          Que se passe-t-il, j’ai faits quelque chose ? ais-je questionné.

    -          Tu as bien dis enlèvement ?

    -          Oui, tu sais, les adolescents disparus.

    -          Faut que je parle à cette femme ! s’est-elle écriée en s’élançant vers la place.

    Je l’ai suivie. Il fallait que je l’arrête avant qu’elle ne fasse une erreur qui lui coûterait probablement la vie. Elle aussi était recherchée depuis longtemps… Je l’ai attrapée par le bras.

    -          Et que comptes-tu faire ? Elle est étroitement surveillée non seulement par des gardes mais aussi par la foule ! lui ai-je lancé.

    -          Lâche-moi ! Les disparitions ont un rapport avec l’Organisation. Si cette femme à un lien avec elles, alors elle doit connaître l’Organisation !

    -          Ce n’est pas une raison pour te suicider !

    -          Bien. Que proposes-tu ?

    Je n’avais malheureusement pas de réponse à lui soumettre. Devant mon silence, Mira à repris d’un ton victorieux :

    -          Dans ce cas, nous allons faire à ma manière. Ais juste un peu confiance, je pense être mieux placée que toi pour ce genre d’opération.

    -          Je te suis.

    -          Hors de question, toi, tu restes là, a-t-elle vivement objecté.

    Elle s’est retournée sans me laisser le loisir de protester. Je n’avais plus le choix, je devais de nouveau assister à la scène en tant que simple spectateur, que cela me plaise ou non.

                Sur la place, une sorte de mat avait été hissé sur une estrade pour y ligoter Maynie Trelos. Elle baissait la tête, cachant honteusement les blessures de son visage à la foule. Combien de temps résisterait-elle avant de parler ? J’étais admiratif de cette femme, qui malgré tout ce qu’elle subissait, refusait d’aider ses ennemis. Ses enfants aussi mettaient toutes leurs dernières forces dans leur folle résistance, et le jeune brun se débattait toujours avec autant de fougue ; et toujours aussi inutilement.

                Hypnotisé par le funeste spectacle qui s’offrait à mes yeux, j’avais perdu Mira du regard. J’ignorais quel était son plan mais elle avait raison, c’était elle la spécialiste. J’espérais simplement que son plan était génial, parce que la situation n’était pas vraiment à notre avantage.

                Je n’ai pas attendu très longtemps : une lame a surgit dans le ciel, allant se figer dans le mat dressé sur la place. Les liens de la prisonnière se sont relâchés et elle s’est écroulée sur l’estrade. Le soldat qui se trouvait à ses côtés l’a observée un moment sans comprendre avant de tomber à son tour, un couteau planté dans le dos.

                 La foule a eu un mouvement de recul. La panique l’a rapidement envahit et les spectateurs les plus effrayés ont courus en sens inverse. Bousculé par ce chaos, je me suis retrouvé à terre, piétiné sans pitié. J’ai ainsi raté la suite des événements, allongé sur le sol. Lorsque je me suis redressé, les gens restant étaient attroupés au plus près de l’estrade et se battaient entre eux pour attraper ou défendre les deux adolescents et leur mère. Il ne restait qu’un unique soldat encore debout. Celui-ci est monté au niveau de l’accusée à une vitesse surprenante, l’a mise sur son dos puis a traversé la place se servant d’elle et de quelques civils comme bouclier. J’ai rejoint les hommes et femmes qui avaient défendus les prisonniers. Certains d’entre eux n’étaient finalement pas plus âgés que Mira et moi, tandis que d’autres ne comptaient plus leurs années depuis longtemps. Récupérant ses lames dans le corps de ses victimes avant de les essuyer sur leurs vêtements, Mira semblait exaspérée. Les événements ne s’étaient pas tout à fait déroulés comme elle l’avait souhaité. Elle s’est tournée vers le bas de l’estrade et m’a aperçu.

    -          Toby… Je crois bien que je vais devoir tuer quelqu’un !

    J’ai observé le corps qui jonchait le sol à ses pieds avec une moue dubitative.

    -          C’est déjà fait…

    Elle a marqué un temps d’arrêt, puis m’a souri, calmée.

    -          Tu as raison, je parlais de ce garde qui s’est barré avec la prisonnière. Ne fait pas cette tête, ces gardes des Forces Armées de Kensyr n’ont eu que ce qu’ils méritaient ! Bon, espérons que ses enfants savent quelque chose…

    Elle a sauté au bas de l’estrade et s’est dirigée vers les deux jeunes. Les hommes s’écartaient sur son passage pour la laisser passer, marque d’un profond respect.

    La blonde s’est redressée, soutenant son frère. Elle était un peu plus grande que Mira, et la toisait d’un œil mauvais.

    -          Que nous voulez-vous ?

    -          Vous sauver, a rétorquer Mira sans faillir.

    -          Eh bien… Merci. A présent nous voudrions rentrer chez nous. Avec notre mère si possible.

    -          Non, ils l’ont emmenée. Et il se pourrait que nous ayons besoin de votre aide.

    Le masque dur de la jeune fille s’est écroulé avec toute sa fierté. Elle n’en pouvait plus de se battre.

    -          Mais qu’avons-nous à voir avec tout ça ?

    -          Je vous renvoie la question, je n’en sais pas plus que vous.

    -          Alors pourquoi vous donner tant de mal pour nous ? a-t-elle demandé, les yeux emplis de tristesse.

    -          Je cherche une certaine Organisation secrète.

    -          Jamais entendu parler, désolé…

    Mira a exprimé sa déception d’un soupir et s’est retournée vers moi.

    -          Ne me demande pas de m’excuser pour cette hécatombe… a-t-elle grimacé.

    -          Je ne m’apprêtais pas à le faire. La suite m’importe plus.

    -          T’inquiète pas, je pense avoir une piste !

    -          Et que fait-on de ces deux-là ?

    La jeune fille blonde a redressé la tête :

    -          Vous ne pouvez pas nous abandonner maintenant ! Mon frère est grièvement blessé et nous ne connaissons rien à la ville… Ni aux hommes…

    -          Bien sûr que nous pouvons ! a lancé Mira d’un air de défi.

    -          Oh que non nous ne pouvons pas !

    Elle s’est retournée vers moi et m’a lancé un regard noir.

    -          C’est hors de question que je joue les nounous, si tu veux t’occuper d’eux, libre à toi, mais je ne t’attendrais pas ! J’irai retrouver cette organisation au plus vite, avec ou sans toi.

    -          Dans ce cas nous venons avec vous.

    Le brun venait à son tour de lever les yeux sur nous et avait parlé d’une voix faible mais décidée.

    -          Silas, c’est à peine si tu peux marcher, a objecté sa sœur.

    -          Nous n’avons plus rien, Azalée, et je veux quelque chose de meilleur pour que la petite fleur que tu es s’épanouisse. Il faut qu’on les accompagne et qu’on trouve cette foutue Organisation, quoiqu’elle cache, parce que notre mère est faisait peut-être partit et qu’elle n’aurait jamais enlevé des enfants pour le plaisir.

    -          Et si elle était victime de chantage ?

    -          Elle n’aurait pas risqué sa vie pour eux, qui qu’ils soient.

    Azalée a soupiré mais l’a aidé à se lever, vaincue.

    -          Eh, on ne m’a pas demandé mon avis, a protesté Mira.

    -          Je t’en prie, fais preuve d’un peu de bonne volonté ! ai-je contré.

    Les deux jeunes blessés lui ont lancé un regard suppliant avec un bel ensemble. Elle a détourné le regard d’un geste vif pour le poser sur l’entrée de la place.

    -          Quoiqu’il en soit on ferait mieux de ne pas rester dans les parages.

    Sa réponse sonnait comme une approbation déguisée. N’aurait-elle pas pu simplement dire « oui » ? Elle avait néanmoins raison, comme toujours : les passants reprenaient peu à peu possession de la place et des gardes ne tarderaient pas à venir en renforts. Ou peut-être ne s’en donneraient-ils même pas la peine, pour deux adolescents blessés… Il nous fallait nous mettre en route vers cette Organisation mystérieuse, malgré notre appréhension de l’inconnu et nos doutes. Pourquoi me sentais-je si imprégné de cette idée, moi dont la vie était sans encombres, moi qui n’avais rien à voir ni avec ces deux jeunes adolescents, ni avec l’imprévisible Mira ? Pourtant je reconnaissais la présence d’un livre que j’avais vu le jour précédent, s’illuminer dans mon esprit comme il l’avait fait dans les mains de Mira. Ce livre que je n’avais pu oublier et qui me poussait à continuer notre investigation pour retrouver l’Organisation… »

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  • Fête des pères

     

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  • Une petite fille arrive affolée devant sa mère

    LA FILLE : Maman, maman ! Papa veut me faire mal !

    LA MÈRE : Mais qu'est ce que tu raconte ma chérie ?

    LA FILLE : Il veut me faire mal maman ! Le laisse pas m'approcher !

    LA MÈRE :  Ma puce, ton père t'aime jamais il te ferait du mal !

    LA FILLE : Maman je t'en pris, le laisse pas avec moi !

    LA MÈRE : Arrêtes de dire des bêtises ça suffit maintenant ! Vas dans ta chambre et n'en ressorts pas !

    Deux mois plus tard, la mère enterrait sa fille morte des suites des sévices de son père.

     

    Maman, maman ! Pourquoi tu ne m'as pas cru ?

    Maman, maman ! Pourquoi tu ne m'as pas protégée ?

    Maman, maman ! Pourquoi tu m'as laissée ?

    Maman, maman ! Pourquoi tu m'as abandonnée ?

    Maman, maman ! Pourquoi tu m'as tuée ?

    Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'il faut nous mettre à l’écart !

    Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'il ne faut pas nous croire !

    Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on ment tout le temps.

    Parce que lorsqu'on est jeune, on est pas résistant...

     

    Histoire vraie !

    Elle vient de ce site (modifiée)

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  • Tu vois: 

    -La fille que tu viens de traiter de grosse? Elle a fait une surdose de pilules amaigrissantes.

     

    -Le garçon que tu viens de faire tomber ? Il es maltraité à la maison.

     

    -La fille que tu viens de traiter de laide ? Elle passe des heures à se mettre du maquillage

    devant le miroir en espérant que les gens l'aimeront.

     

    -Tu vois l'homme avec les cicatrices ? Il a combattu pour son pays.

     

    - Le gars dont tu viens de te moquer parce qu'il pleure ? Sa mère est en train de mourir

     

    - Une fille de 15 ans donne la main à son fils : les gens la traite de pute,sans savoir qu'elle

    a été violée a 13 ans.

     

    - Les gens traitent de gros un Monsieur sans savoir qu'il a une maladie grave

    causant son obésité

     

    - Les gens fuient un Monsieur avec le visage défiguré, sans savoir qu'il a risqué sa vie en

    étant pompier

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  • Semaine 1:

    Ça fait aujourd'hui une semaine que je suis né,quel bonheur d'être arrivé dans ce monde!

    Mois 01:

    Ma maman s'occupe très bien de moi. C'est une maman exemplaire.

    Mois 02:

    Aujourd'hui j'ai été séparé de maman. Elle était très inquiète et m'a dit adieu du regard. En espérant que ma nouvelle "famille humaine" s'occupera aussi bien de moi qu'elle l'a fait.

    Mois 04:

    J'ai grandi vite, tout m'attire et m'intéresse. Il y a plusieurs enfants à la maison, ils sont pour moi comme des "petits frères". Nous sommes très polissons, ils me tirent la queue, et je les mords pour jouer.

    Mois 05:

    Aujourd'hui, ils m'ont disputé. Ma maîtresse m'a grondé parce que j'ai fait "pipi" à l'intérieur de la maison, mais ils ne m'ont jamais dit où je devais le faire. En plus je dors dans la réserve... et je ne me plaignais pas!

    Mois 12:
    Aujourd'hui j'ai eu un an. Je suis un chien adulte. Mes maîtres disent que j'ai grandi plus qu'ils ne le pensaient. Qu'est-ce qu'ils doivent être fiers de moi !

    Mois 13:

    Aujourd'hui, je me suis senti très mal. Mon "petit frère" m'a pris ma balle. Moi je ne lui prends jamais ses jouets. Alors je lui ai reprise. Mais mes mâchoires sont devenues fortes et je l'ai blessé sans le vouloir. Après la peur, ils étaient furieux et ils m'ont enchaîné, je ne peux presque plus voir le soleil. Ils disent qu'ils vont me surveiller, que je suis un ingrat. Je ne comprends rien à ce qui se passe.

    Mois 15:

    Plus rien n'est pareil... je vis sur le balcon. Je me sens très seul, ma famille ne m'aime plus. Ils oublient parfois que j'ai faim et soif. Quand il pleut, je n'ai pas de toit pour m'abriter.

    Mois 16:

    Aujourd'hui, ils m'ont fait descendre du balcon. J'étais sûr que ma famille m'avait pardonné et j'étais si content que je sautais de joie. Ma queue bougeait dans tous les sens. En plus, ils m'emmènent avec eux pour une promenade. Nous avons pris la direction de la route et d'un coup, ils se sont arrêtés. Ils ont ouvert la porte et je suis descendu tout content, croyant que nous allions passer la journée à la campagne. Je ne comprends pas pourquoi ils ont fermé la porte et sont partis. "Écoutez, attendez !" Vous... vous m'oubliez. J'ai couru derrière la voiture de toutes mes forces. Mon angoisse grandissait quand je me rendis compte que j'allais m'évanouir et qu'ils ne s'arrêtaient pas : ils m'avaient oublié.

    Mois 17:

    J'ai essayé en vain de retrouver le chemin pour rentrer à la maison. Je me sens et je suis perdu. Sur mon chemin, il y a des gens de cœur qui me regardent avec tristesse et me donnent un peu à manger. Je les remercie du regard et du fond du cœur. J'aimerais qu'ils m'adoptent et je leur serais loyal comme personne. Mais ils disent juste "pauvre petit chien", il a dû se perdre.

    Mois 18:

    L'autre jour, je suis passé devant une école et j'ai vu plein d'enfants et de jeunes comme mes "petits frères". Je me suis approché et un groupe, en riant, m'a lancé une pluie de pierres pour "voir qui visait le mieux". Une des pierres m'a abîmé l’œil et depuis je ne vois plus de celui-ci.

    Mois 19:

    Vous ne le croirez pas, mais les gens avaient plus pitié de moi quand j'étais plus joli. Maintenant je suis très maigre, mon aspect à changé. J'ai perdu mon œil et les gens me font partir à coup de balais quand j'essaie de me coucher dans un petit coin d'ombre.

    Mois 20:

    Je ne peux presque pas bouger. Aujourd'hui, en essayant de traverser la rue où circulent les voitures, je me suis fait renverser. Je pensais être dans un endroit sûr appelé fossé, mais je n'oublierai jamais le regard de satisfaction du conducteur qui a même fait un écart pour essayer de m'écraser. Si au moins il m'avait tué ! Mais il m'a éclaté la hanche. La douleur est terrible, mes pattes arrières ne réagissent plus et je me suis difficilement tiré vers un peu d'herbe au bord de la route.

    Mois 21:

    Cela fait 10 jours que je passe sous le soleil, la pluie, sans manger. Je ne peux pas bouger. La douleur est insupportable. Je me sens très mal, je suis dans un lieu humide et on dirait même que mon poil tombe. Des gens passent, ils ne me voient même pas, d'autres disent "ne t'approche pas". Je suis presque inconscient, mais une force étrange m'a fait ouvrir les yeux... la douceur de sa voix m'a fait réagir. Elle disait "Pauvre petit chien, dans quel état ils t'ont laissé"... avec elle il y avait un monsieur en blouse blanche, il m'a touché et a dit "je regrette madame, mais ce chien ne peut plus être soigné, il vaut mieux arrêter ses souffrances". La gentille dame s'est mise à pleurer et a approuvé.

    Comme je le pouvais, j'ai bougé la queue et je l'ai regardé, la remerciant de m'aider à trouver enfin le repos.

    Je n'ai senti que la piqûre de la seringue et je me suis endormi pour toujours en me demandant pourquoi j'étais né si personne ne me voulait.

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