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Vos écrits
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Par AdwelSilGaard le 7 Avril 2018 à 18:53
Draval attendait. La nuit, tombée depuis quelques heures déjà, paraît de ses lunes d'un bleu nacré l'ensemble de la vallée. On entendait le chant des siffleurs à travers l'herbe sauvage et la légère brise offrait à ce décor un agréable souffle. Au loin, si l'on plissait bien les yeux, on pouvait apercevoir les feux du camp ennemi. Les Messagers, comme ils se faisaient appeler, avaient à présent conquit un bon gros tiers du plateau d'Arambos.
La sentinelle afficha une grimace de dégoût. Rien que l'idée de ces fanatiques en train de festoyer lui donnait envie de vomir. Heureusement, l'affrontement aurait lieu dès le lendemain. Draval avait hâte de nourrir de sang la lame de son cimeterre qui, à chaque seconde, réclamait justice, lui démangeant désagréablement le bras tant il fourmillait.
Le jeune homme se remémora la stratégie mise en place par Geinëva Arti'K, la générale en chef de l'armée royale. Cinq millier de fantassins s’élancerait sur le champ de bataille, prêts à contrer la charge des cavaliers ennemis, tandis que les assassins d'élite postés de part et d'autre de l'ouragan de guerre prendraient à revers les généraux et les grands guerriers. Si cela ne suffisait pas, trois Waïly restés en retrait déchaîneraient à distance leurs attaques dévastatrices.
Soudain, Draval sentit une main se poser sur son épaule. Par réflexe, il porta immédiatement la main à sa ceinture, prêt à dégainer son arme de prédilection, mais lorsqu'il vit le visage de sa partenaire, il se détendit aussitôt.
Ina Kel'Drahan était une très jolie jeune femme à la stature fine et musclée. Comme à son habitude, et malgré l'inconfort que cela pouvait provoquer en combat, elle portait ses longs cheveux châtains détachés. Ses yeux d'ambre éclairaient son faciès rieur et ses lèvres noires s'étiraient en un remarquable sourire. Elle portait à sa ceinture une très courte dague, ainsi que six étoiles de jet à l'acier meurtrier. Lorsqu'elle vit la mine alerte de son ami, Ina ne put s'empêcher d'échapper son rire cristallin.
- Draval, mon bon, tu devrais souffler un grand coup ! Se moqua-t-elle. Si tu restes en apnée toute la nuit, tu risques d'exploser !
- Une sentinelle se doit de rester alerte au moindre son, répliqua le jeune homme d'un ton qui se voulait dur. La conversation même des rongeurs doit lui être familière.
- Au diable les rongeurs ! Gloussa l'assassineuse. Je doute que les Messagers parviennent à franchir les barrières magiques de nos meisters pendant la nuit. Tu devrais te reposer, la bataille va être rude demain.
- Je n'ai pas sommeil. Comment pourrais-je dormir alors que nos ennemis ne se terrent qu'à quinze kilomètres ?
Ina esquissa un nouveau sourire énigmatique.
- Qui a parlé de dormir ? Ce que je te propose est bien plus agréable.
À ces mots, elle lui sauta au cou et emprisonna ses lèvres entre les siennes. Draval décida finalement de laisser de côté son professionnalisme légendaire pour lui rendre son baiser avec plus de passion et plus de fougue que jamais.
- J'aime mieux ça, lui susurra-t-elle à l'oreille.
Suivant l'appel de la nuit, ils s'enlacèrent de plus belle, brûlant tous deux d'un même désir ardent, tandis qu'au dessus d'eux, les lunes commencèrent à poindre, préparant le firmament à accueillir les toutes premières lueurs de l'aube.
- Quand tout cela sera terminé, déclara Draval, quand les Messagers ne seront plus et que cette infernale guerre n'aura plus raison d'être, je serais tien, Ina, et tu seras mienne. Nous serons sans plus attendre unis par les liens du mariage.
L'assassineuse reçut ces promesses avec bonheur. Elle avait tellement hâte de pouvoir partager sa vie avec celle de son aimé, de son ami d'enfance. Seulement, à cet instant, elle ne pouvait se douter que cette union n'aurait jamais lieu. Qu'elle serait brisée à jamais par les atrocités de la guerre...
~*~
Le lendemain, ce fut sous un soleil de feu que Draval et ses hommes se préparaient au combat. Il avait à sa charge un escadron deux-cent cinquante soldats à la fidélité sans faille. De puissants escrimeurs, entraînés à croiser le fer depuis leur plus jeune âge.
Aujourd'hui, les innocentes victimes des Messagers seraient vengées. Le roi lui-même s'y était engagé en envoyant de bon matin une trentaine de Factionnaires, les unités d'élite du Royaume de Bruncastel. Et Draval était bien placé pour le savoir, ces guerriers ne se reposeraient pas avant d'avoir purgé Azahd de cette menace grandissante.
Sur le dernier coup de neuf heure,les barrières magiques mises en place par les meisters disparurent et la générale Arti'K ordonna à l'armée entière de se mettre en position. En effet, des kilomètres plus loin, le mouvement était maître, si l'on en croyait la fumée de poussière grandissante et le faible tremblement du sol. Draval dégaina son cimeterre et inspecta d'un bref coup d’œil le taquet de ses hommes.
Ne formant plus qu'une masse guerrière prête à tout renverser sur son passage, la gigantesque armée se prépara à charger. À présent, seuls deux kilomètres les séparaient de leurs ennemis. Draval tourna les yeux vers le lointain à sa droite et devina la silhouette de l'assassineuse. Ina, encore plus que lui, devait trémousser d'impatience. Elle, plus que quiconque, avait d'excellentes raisons d'en vouloir aux Messagers : ces monstres lui avaient volé sa mère et ses deux jeunes frères.
Puis ce fut l'heure. Un gong assourdissant retentit et les fantassins s'élancèrent droit vers le combat, d'une passion commune. Draval ne fit pas exception. Poussant un terrible cri de guerre, il fusa vers l'armée des Messagers, suivi de quelques mètres par ses hommes débordant de panache.
Les deux armées se rencontrèrent dans un splendide vacarme alors que les lames s'entrechoquaient. Comme Arti'K l'avait prévu, les Messagers avait déployé leurs cavaliers en tête. Cela ne posa guère de problème à ses soldats qui, chaudement épaulés par les Factionnaires, les cueillirent et ne leur laissèrent aucun répit, pourfendant leurs chevaux puis leurs crânes avec une violence inouïe. Draval jubilait. Au cœur de la mêlée, il laissait filer son cimeterre, exécutant une danse meurtrière et provoquant autour de lui une véritable boucherie. Le jeune homme, semblait ne jamais s'arrêter. Il s'ouvrit rapidement à la haine pour se livrer à la plus pure et la plus primitive des sauvageries. Ses propres hommes durent carrément rester à distance pour éviter de se prendre un coup perdu. C'était le souci avec Draval : il était certes d'une efficacité redoutable sur le champ de bataille, il ne cessait son carnage avant d'avoir terrassé le dernier ennemi vivant.
De son côté, Ina avait déjà exécuté quatre colosses à elle toute seule, toujours avec la même facilité, comme si la mort elle-même guidait son bras. Il ne restait devant elle qu'une demi-douzaine d'hommes avant d'atteindre le premier général Messager. Ses lèvres s'étirèrent en un effroyable rictus. Instantanément, ses mains se portèrent à sa ceinture et quatre étoiles se glissèrent entre ses doigts. Les guerriers n'auraient aucune chance.
Avec la fluidité propre aux assassins d'Azahd, elle déplia ses bras, envoyant les projectiles fuser vers ses ennemis. Trois d'entre eux furent touchés en plein cœur, le quatrième s'écroula sous le poids de sa jambe blessée. Il en restait deux. Avec la même célérité que son aimé, elle s'élança, dague en avant. La joute qui l'opposa au premier ne dura guère longtemps. Au bout de quelques secondes de luttes, il montra les premiers signes de fatigue et elle en profita pour passer derrière lui et frapper. Le second lui posa plus de problèmes. Armé d'une hache à double-tranchant, il maniait l'objet avec dextérité et elle ne put l'approcher, au risque de se retrouver découpée en rondelles. De plus, il ne lui laissait pas de répit et elle ne put profiter d'une seule seconde pour saisir une étoile.
Elle n'avait pas le choix, elle allait devoir recourir à la magie. Ina n'aimait pas trop s'abaisser à l'utilisation de vulgaires sorts, ce qu'elle opposait d'ailleurs souvent au noble art de l'acier, mais elle s'était néanmoins entraînée auprès des maîtres-meisters et devait malgré tout avouer que cela pouvait parfois la tirer de situations difficiles. Comme dans le cas présent.
L'assassineuse se mit largement en retrait du guerrier, qui continuait à jouer dangereusement avec sa hache, puis elle rangea sa lame, ferma les yeux et s'ouvrit aux courants naturels qui l'entouraient. Son adversaire était robuste. Une simple flamme se suffirait pas à l'handicaper assez pour qu'elle puisse le vaincre. Elle allait devoir compter sur la magie brute.
- Peristas wöreh quenn arda, psalmodia-t-elle en sentant les cellules de son corps vibrer à chaque mot. Venì perkka nǒs Triam !!!
Une vague d'énergie de densité astronomique déferla sur son ennemi qui fut proprement réduit en cendres sans même comprendre ce qui lui arrivait. Ina se sentit vaciller. C'était le prix à payer d'une incantation aussi puissante. Mais elle ne pouvait se le permettre. Face à elle, le général s'approchait dangereusement, armé de deux épées lourdes. À sa vue, elle cracha au sol, ce qui eut pour effet de lui faire afficher un bref sourire moqueur.
- Je dois admettre que je suis impressionné ! Déclara-t-il. Peu de mes hommes auraient pu exécuter un tel prodige. Qui es-tu, vaillante ?
- Une orpheline dont vous êtes responsable de la misérable condition, répliqua-t-elle, les membres tremblant. Kel'Drahan, ça vous dit quelque chose ?
- Si je me souvenais de tous les hérétiques qui se mettent en travers de notre route, ria le Messager, je pourrais en écrire un livre entier !
Sans plus un mot, elle cracha une nouvelle fois pour exprimer son dégoût face à ce monstre. Des innocents. Les victimes des Messagers étaient tous innocents, et il se permettait de les qualifier d'hérétiques ! De quel droit ? Et hérétiques par rapport à quoi, d'ailleurs ? À Azahd, la religion était libre et l'on pouvait vouer son culte à n'importe quel dieu, tant que notre fidélité se tournait vers le roi, ce qui était loin d'être le cas des Messagers, puisque ces derniers mettaient en péril la paix durement acquise et freinait le progrès à Azahd.
Ina réfléchit à toute allure. Cette fois, son adversaire ne succomberait pas à ses étoiles en acier, ni ne se laisserait piéger par sa puissante magie. Elle allait devoir opérer autrement. Peut-être...
Elle n'eut le temps d'envisager quoi que ce soit, déjà, le général avait dégainé ses lames et s'apprêtait à les lui abattre sur le crâne. Elle esquiva de justesse l'assaut fatal et s'écarta de deux mètres, en quête d'un instant pour trouver une solution. Que nenni ! Il la suivit et réitéra son attaque, avec plus de violence encore. Sentant le battement de son cœur s'accélérer, Ina se jeta sur lui et entreprit de le bourrinner de coups, mais l'homme, d'une force inouïe, l'envoya s'écraser cinq mètres plus loin d'un féroce coup d'épée.
Draval stoppa son carnage. Alors qu'il exécutait de nouveaux cavaliers envoyés en renforts par les Messagers, il avait ressentit un étrange pincement au cœur. Le jeune homme décida de suivre son intuition et porta son regard sur le sommet de la vallée. Là haut, son aimée luttait sans repos contre un ennemi qu'il ne parvenait pas à apercevoir. Elle est en danger, se dit-il. C'est la première fois que je la vois galérer autant.
Malgré les ordres de la générale Arti'K, Draval s'assura que ses hommes tenaient leur position puis, satisfait, il s'éloigna à pas de géant de l'ouragan de guerre. La montée de la raide vallée fut pénible, mais le soldat s'était senti pousser des ailes dès que cette sensation de mauvais pressentiment s'était emparée de lui. Aussi, ce fut sans effort qu'il pourfendit le crâne d'un assaillant du tranchant de son cimeterre.
Il arriva bientôt au sommet de la colline pour découvrir ce à quoi il s'attendait. Sa partenaire peinait à tenir le rythme face aux coups répétés et dévastateurs du général Messager. Le jeune homme s'approcha silencieusement du duel qui faisait rage, prêt à prendre ce puissant guerrier par surprise. C'était sans compter sur l'expérience du colosse, qui se retourna sur ses gonds pour repousser l'arme de Draval sans fléchir. Surpris, mais néanmoins d'attaque, ce dernier recula légèrement pour tenter un nouvel estoc, par le bas cette fois.
Remise sur pieds, Ina frotta ses membres endoloris. En temps normal, elle éclaterait de colère en voyant qu'on lui avait «volé» son affrontement mais à cet instant, elle fut heureuse de retrouver son aimée à ses côtés, le temps de ce combat d'un tout autre niveau du moins.
Elle se jeta dans la mêlée des deux hommes, de nouveau prête à en découdre. Le général dut commencer à reculer devant la force du couple et tout signe d'amusement disparut de son visage, laissant place à un faciès déformé par la haine. Visiblement, il avait compris qu'il n'avait plus l'avantage et commençait peut-être à craindre pour sa vie.
Alors, dans un élan désespéré, il croisa ses fers et entreprit de trancher la tête de l'assassineuse. Ina fut plus rapide. D'un fulgurant bond sur le côté, elle évita l'attaque mortelle et laissa filer sa dague sur l'arrière des genoux du Messager, seul partie de son corps –excepté sa tête– qui n'était pas recouvert par son armure. Sentant ses tendons céder, le guerrier tomba face au sol en poussant un grognement inhumain.
Prête à l'achever alors qu'il était à présent hors de combat, elle saisit son avant-dernière étoile et donna de l'élan à son bras. Dans un mouvement d'une vivacité extrême, son adversaire se retourna sur le dos, saisit une petite sarbacane qu'il portait autour du cou et souffla. Le dard partit et se figea dans la gorge d'Ina juste avant que l'étoile l'atteigne lui, à la gorge également. La première surprise, l'assassineuse se retourna vers un Draval horrifié.
Elle s'écroula à son tour, le corps soudainement secoué de convulsions. Le poison commençait déjà à faire effet et elle sentit ses membres s'engourdir. Son aimé se précipita à son chevet, mais il était trop tard.
- Ina, ma fleur, mon amour ! Sanglota-t-il.
- C'est... c'est f-fini Draval. La... la vie me qui-quitte.
- Non, je ne peux l'accepter ! Personne n'a le droit de t'arracher à moi, personne !!
L'assassineuse eut un nouveau soubresaut. Elle allait prononcer ses dernières paroles.
- J-je t'interdis de m-me su-suivre sur la v-voie de la mort, Draval ! V-vis pour moi.
- Mais que pourrais-je faire sans toi à mes côtés ? Tu étais ma raison d'être
- V-venge-moi. Extermine tous les Me-messagers ! Tous j-jusqu'au dernier !!
Puis elle s'éteignit, laissant le pauvre homme seul au sommet de la vallée, tandis qu'au dessous de lui la bataille faisait rage, sans qu'aucun des deux camp ne prenne l'avantage. Draval déposa un dernier baiser sur les lèvres d'Ina et se redirigea vers l'ouragan de guerre, son précieux cimeterre prêt à faire des ravages.
- Tu as ma parole, déclara-t-il au gré du vent. Je ne ne trouverais le repos tant que tous les Messagers n'eurent tous périt de ma main.
Mémoires des guerres Ywil oubliées
Les Croisades Grises d'Azahd
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Par AdwelSilGaard le 24 Novembre 2015 à 15:47
JOURNAL INFORMATISE
DU PROFESSEUR JOHN SMITH
LABORATOIRE DE CLONAGE
NEW ISLAND
Le 1er janvier
Mes collègues ont fait une découverte excitante au fond de la jungle Amazonienne aujourd’hui! Ils ont trouvé dans une caverne une écaille fossilisée. Près du fossile, dans la caverne ancienne, se trouvait un dessin de la créature légendaire, le Réptilien. Personne n’a jamais vu un Réptilien vivant. On croit qu’il avait d’immenses Pouvoirs, même pour un Titan. Si ce fossile appartient réellement à un Réptilien, nous aurons peut-être la possibilité de marquer l’histoire de la science.
Le 14 mars
Nous avons passé des heures chaque jour dans le laboratoire, pratiquement sans manger ni dormir. Nous avons isolé l’ADN du Réptilien. Dès que nous aurons perfectionné l’appareil de clonage, nous pourrons tenter de créer un clone du Réptilien. Ce serait vraiment fantastique de créer une nouvelle vie à partir de quelque chose qui a disparu depuis si longtemps! Ce serait comme offrir un cadeau au monde.
Le 4 juin
Débat parmi les scientifiques. Certains membres de l’équipe veulent modifier l’ADN du Réptilien pour en faire une créature clonée encore plus puissante. D’autres sont d’avis que l’on devrait laisser l’ADN tel quel. Mais comment pouvons-nous laisser passer la chance d’améliorer ce que la nature a créé? Si nous ne tentons pas de rendre le clone du Réptilien plus puissant, nous n’exploiterons pas notre plein potentiel de scientifiques.
Le 15 juillet
Tout le monde ici est d’accord pour modifier l’ADN du Réptilien. Ce clone serait la créature la plus puissante du monde. Nous sommes sur le point d’entreprendre l’expérience la plus importante de tous les temps.
Le 31 août
L’ADN a été modifié. L’appareil de clonage est près. Nous allons entreprendre le clonage dès ce soir.
Le 3 septembre
Le clonage a réussi! Le clone du Réptilien est endormi et repose dans un réservoir rempli de liquide dans le laboratoire. Nous l’appellerons Hachūrui. Notre travail est terminé. Nous n’avons plus qu’à observer et attendre son réveil. Observer et attendre…
I - Eveil
D'étranges images flottent dans la tête de la créature. Des bulles dansent dans une eau bleue cristalline. Une île, quelque part au milieu de l'océan. Une grande créature sans ailes qui vole dans les airs. Et des humains. Beaucoup d'humains. La créature s'étire tranquillement. Elle ouvre les yeux. Elle flotte dans un réservoir de verre remplie de liquide rouge comme le sang. Un groupe d'humain entoure le réservoir. Les humains portent de longues blouses blanches. Des scientifiques. Il l'observent et chuchotent
- Il s'est réveillé ! S'écrit l'un des scientifiques.
Je suis réveillé. La créature regarde son propre corps. Ses muscles puissants s'étendent sous ses écailles azuréennes. Elle se sent éveillé. Elle se sent plus qu'éveillé, elle se sent puissante. La créature ferme les yeux et imagine que le réservoir explose en mille morceaux. Presque instantanément, le réservoir qui l'entoure éclate. Le liquide rouge se répand sur le sol. La créature est accroupie sur le plancher. Où suis-je ? demande-t-il. Sa voix riche et profonde remplit la pièce. Qui suis-je ? Un des scientifiques s'avance.
- Hachūrui est complet ! Déclare l'homme.
- Hachūrui ? Demande la créature.
- C'est ton nom, répond le scientifique. Nous avons utilisé l'unique ADN de ton espèce que nous avons découvert pour te créer. Tu es un Réptilien.
L'homme lui montre une illustration sur un écran d'ordinateur. Il s'agit d'un dessin ancien. On dirait qu'il a été gravé sur les parois d'une caverne. Le dessin montre une créature qui ressemble à un dragon, qui ressemble à Hachūrui, mais en plus petit. Elle a de grands yeux et une longue queue épaisse. Hachūrui plisse les yeux. Il a vu cette créature dans ses rêves.
- Vous dîtes que vous avez utiliser un l'ADN d'un Réptilien pour me créer. Qu'est-ce que ça veut dire ? Demande Hachūrui.
- C'est un miracle scientifique ! Déclare fièrement l'homme. Nous avons utilisé un échantillon d'une créature aujourd'hui éteinte pour en faire une copie. Un clone ! Tu es le résultat de notre expérience.
- Mais pourquoi ? Demande Hachūrui. Pourquoi avez-vous fait cela ?
- Nous voulions savoir si il était possible de créer un clone à partir du légendaire Réptilien, répond le scientifique. Nous avons prouvé que nous pouvons le faire.
Hachūrui a l'esprit embrouillé. Les humains semblent si fiers de leur travail. Mais Hachūrui croit qu'il est d'avantage qu'une expérience scientifique. Il se sent vivant.
- Et maintenant, qu'allez-vous faire de moi ? Demande-t-il.
- Nous allons t'étudier, réplique le scientifique. Nous pensons que tu es plus fort qu'un Réptilien ordinaire. Nous voulons savoir exactement de quoi tu es capable.
Hachūrui sent la colère monter en lui. Ces scientifiques ne m’ont créé que pour faire des tests, pense-t-il. Ils me traitent comme une chose. Mais je ne suis pas leur chose. Je suis vivant.
- Je vais vous montrer de quoi je suis capable ! Rugit-il.
Les yeux de Hachūrui se réduisent à deux fentes. La pièce est remplie d'autre gros réservoirs de liquide rouge.. La créature commence par se concentrer sur ces réservoirs. Crac ! Hachūrui fait éclater les réservoirs, par la seule force de sa pensée. Les humains hurlent de terreur. Certains s'enfuient en courant. Leur cris réjouissent Hachūrui. Ensuite, il se concentre sur l'écran d'ordinateur. Instantanément, des étincelles jaillissent de l'appareil. Bientôt, toute la pièce est en flamme.
- Hachūrui, non ! S'écrit un scientifique.
Il cherche désespérément à atteindre un bouton qui se trouve sur le mur. Soudain, des bras mécaniques sortent du mur et entourent Hachūrui. La créature se défend en lançant un rayon bleu par les yeux. La lumière forme une immense bulle bleue autour de lui. Le clone du Réptilien, bien à l'abri dans sa bulle, se transporte à l'extérieur de la pièce en flamme, puis sort de l’édifice. Hachūrui remarque qu'il s'agit d'un laboratoire. Une fois à l'extérieur, il constate que le laboratoire est construit sur une petite île.
Sous lui, il voit les flammes rouges qui font rage dans le laboratoire. Un sentiment de puissance le traverse, comme une décharge électrique. Il se sent bien. Hachūrui continue de flotter dans sa bulle et atterrit finalement sur un rivage rocheux. Il dissout la bulle. Quelqu'un arrive. Un bruit assourdissant rempli l'air. Hachūrui regarde vers le ciel et voit un hélicoptère foncer dans sa direction. L'hélicoptère atterrit sur le rivage.
Un homme imposant habillé d'un complet foncé sort de l'hélicoptère. Il transporte un animal bistré à l'air opulent, prospère et exotique. Un loup, se dit Hachūrui, sans savoir exactement comment il a fait pour le savoir.
- Tu es aussi puissant que je le pensais, dit l'homme. Viens avec moi, je te montrerai comment utiliser ton pouvoir. Ensemble, nous pourrons conquérir le monde.
Pourquoi devrais-je faire confiance à un humain ? se dit Hachūrui. Mais cet homme est différent des scientifiques. Il dit que nous pourrions conquérir le monde. Il sait que je suis davantage qu'une expérience. Il sait à quel point je suis puissant. Peut-être peut-il m'aider.
- Qui es-tu ? Demande Hachūrui.
- Mon nom est Atari Etsujirō. Je suis le chef du groupe Misairu, répond l'homme.
Un chef. Un homme si puissant a sûrement beaucoup à offrir. Hachūrui hoche la tête.
- J’accepte de te suivre.
Hachūrui monte dans l'hélicoptère. Tandis que l'appareil s’éloigne, la créature regarde le laboratoire exploser dans une immense boule de feu orangée.
Des bracelets métalliques se referment sur les poignets et les chevilles de Hachūrui. La créature est dans le laboratoire de Atari, dans une région montagneuse éloignée. L'humain a promis à Hachūrui qu'il aurait plus de pouvoir que dans ses rêves les plus fous. Mais l'humain a un plan étrange.
- Nous devons maîtriser ton pouvoir, sinon tu détruiras le monde et tout ce qu'il contient, lui a expliqué Atari. Cette armure protégera ton corps et te permettra de te concentrer. Si nous maîtrisons ton pouvoir, nous pourrons l'utiliser pour devenir les maîtres du monde.
Au départ, Hachūrui était réticent. Mais il s'est dit que Atari devait être intelligent pour en être arrivé là. Cet humain devait savoir ce qu'il faisait. Pour l'instant, je vais suivre son plan, s'était dit Hachūrui. Je verrai bien ce qu'il fait. C'est pourquoi Hachūrui accepte de s'asseoir dans cette grande chaise de métal. La créature ne bouge pas lorsque les bracelets de métal se resserrent. Maintenant, les plaques brillantes d'une armure argentée émergent de la chaise. Elles enserrent les bras de Hachūrui. Puis ses jambes. Puis son torse. Et même sa tête.
- Tu peux encore utiliser ton pouvoir, lui dit Atari.
- Qu'est-ce que je vais en faire ? Demande Hachūrui.
Les yeux de Atari brillent.
- Tu vas te battre !
Le chef du groupe Misairu presse un bouton argenté. Une porte s'ouvre, révélant une immense créature. On dirait un énorme serpent couleur pierre. Grâce à ses pouvoirs surnaturels, Hachūrui sait déjà de quel animal il s'agit. C'est un Titanoboa. Avant que le serpent ne puisse attaquer, Hachūrui se concentre et envoie des ondes surnaturelles dans sa direction. Boum ! Le Titanoboa s'écrase sur le sol. Hachūrui l'a battu instantanément.
- Excellent ! Le félicite Atari, tout en caressant le loup tacheté étendu sur ses genoux. Mais tu dois passer d'autres épreuves. Te battre encore et encore.
Chaque jour, Hachūrui combat de nouvelles créatures tous plus puissants les uns que les autres. Chaque fois, le clone du Réptilien ressort victorieux. Rien ne l'arrête. Hachūrui se bat contre un troupeau de taureaux dans un champs. Les monstres le chargent, tentant de le blesser avec leurs cornes acérées. Hachūrui se concentre et envoie un tourbillon de vent sous leurs sabots. Le vent fait tourner les puissants taureaux dans les airs.
Hachūrui se mesure à Kumiho, une créature qui ressemble à un renard, mais possédant neuf queues. Ses yeux brillent d'un rouge éclatant, dévoilant des compétences psychiques et un immense pouvoir. Hachūrui lance sur Kumiho des ondes psychiques de lumière bleue. La force surnaturelle tord les queues du renard, lui provoquant d'atroces douleurs. Il est vaincu.
Hachūrui fait face à un appareil électrique composé de trois boules d'argent et de puissants aimants électriques. Le drone lance un souffle d'énergie magnétique à Hachūrui. Celui-ci lui retourne son coup. L'énergie entoure l'appareil et l'écrase au plancher. Pas même un rhinocéros ni un lion ne peuvent battre Hachūrui. Le rhinocéros, couvert de pointes acérées et le lion, agile animal musculeux , se ruent sur Hachūrui de toutes leurs forces. Un seul rayon de lumière les fait voler dans les airs, anéantis. Un à un, Atari envoie des animaux se battre contre Hachūrui. Un à un, Hachūrui les massacre.
Au départ, Hachūrui ne détestait pas les épreuves. Il n'y prenait même pas plaisir. Mais à mesure que les jours passent, il commence à se demander ce que Atari a derrière la tête.
- Humain, lui demande-t-il un jour, dis-moi pourquoi je me bats ?
Hachūrui et Atari sont dans le laboratoire. Atari Etsujirō est assis sur un balcon, bien au dessus du plancher du laboratoire. Atari regarde Hachūrui et sourit.
- Tu te bats pour moi, bien sûr, lui répond Atari. Toutes les créatures ont besoin d'un maître.
- Un maître ! S'exclame Hachūrui. Je croyais que nous allions conquérir le monde en tant qu'égaux.
Atari Etsujirō éclate de rire.
- Égaux ? C'est impossible, déclare-t-il. Les hommes t'ont créé. Tu ne pourras jamais être notre égal.
Hachūrui regarde fixement Atari. Cet homme veut m'exploiter, pense-t-il. Mais il se tient loin de moi. Je lui fais peur.
- Tu as raison. Je ne suis pas un humain, admet Hachūrui. Et je ne suis pas né. J'ai été créé. Mes créateurs m'ont utilisé. Ils m'ont trahi.
Cette pensée attriste Hachūrui. Mais immédiatement, sa tristesse se change en colère. Des éclairs jaillissent de son armure.
- Je n'ai pas besoin d'un humain pour m'aider à conquérir le monde, déclare Hachūrui. Je peux y arriver tout seul !
Horrifié, Atari voit les yeux du Réptilien briller d'une terrifiante lumière bleue. L'armure qui recouvre le corps de la créature vole en éclats. C'est à ce moment-là que Atari se rend réellement compte de ce qui se passe. Les immenses pouvoirs de la créature n'ont plus de barrière !
- Les humains m'ont créé, s'écrit Hachūrui, mais ils ne feront pas de moi leur esclave !
Une bulle bleue enveloppe Hachūrui et l'emporte bien haut dans les airs. La créature concentre son énergie psychique et envoie une décharge explosive en plein sur le laboratoire. L'explosion fait trembler le sol. La bulle éclate, et Hachūrui s'éloigne à toute vitesse, comme une étoile filante. Il est temps de repartir à neuf.
Hachūrui survole l'océan. Il se pose sur l'île où il a été créé. Le laboratoire est en ruines. Ce n'est rien. Il peut le rebâtir. Hachūrui regarde vers la mer.
- Qui suis-je ? pensa-t-il. Quelle est ma raison d'être ? Je trouverai la réponse... Et je me débarrasserai de tous ceux qui s'opposeront à moi ! Humains... Ou autres ! Tous les habitants de cette planète entendront ma mise en garde. Le règne d' Hachūrui va bientôt commencer !
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Par DarkNor le 7 Mai 2015 à 21:16
Le Pendu du Diable
Londres était silencieuse cette nuit-là. Bruce s’avançait le long du trottoir. Nombreuses échoppes étaient ouvertes mais la rue était déserte. On entendait au loin les trains qui passaient à vitesse grand V devant la gare dont on parvenait à peine à distinguer la grande horloge lumineuse. Vingt-trois heures quarante-trois. Bruce était en retard.
Il accéléra son allure et se dirigea vers un grand entrepôt sinistre. Lorsqu’il entra, il fut accueilli par un concert d’applaudissements ironiques de ses quatre amis. Brad, Edward, Elvis et Josh l’attendaient. Il leur vola une poignée de main et saisit sa guitare électrique. Dark Falcons’Hellreiser était au complet. Edward distribua des chewing-gums et prit sa basse électrique. Josh s’installa à la batterie, après s’être roulé un énorme pétard. Et ils commencèrent. L’intro dura vingt-huit secondes, avant que Brad se mette à chanter.
You can see it in the eyes of a child.
You can hear it into the voice of the old.
The struggle for meaning, for reason, acceptance, completion.
The eyes of hope and the voice of reason.
The words of wisdom and the strength of a vision.
The truth is written in all of our eyes.
The strength and the weakness.
The sheer act of choosing to live your own fucking life.
There is strength in this struggle and it's more than words and writing.
It's living and dying, it’s laughing and crying, it’s learning and teaching, and striving and reaching.
To take back and rebuilt our lives,
to take back and rebuilt our lives!
And it's the voice of reason and the eyes with a vision that keep me moving on.
To remember those that came before, the ones I've loved, hatred and adored.
For all that I've seen and felt. Been given and been dealt.
And for all that has yet to come.
This is for our struggles, our lives, our troubles, our times.
For protest - resistance - action - persistence.
For life and love!
And those with the courage to say that enough is enough.
Yes this is for you my friend, my lover, my sister, my brother,
My mother, My father, the one like no other.
My past, my present, my hope for the future.
My son, my daughter, grandmother, grandfather, and all that I’ve seen exit life.
Let's take back and rebuilt our lives.
So we can listen to reason
and bask in this wisdom.
And finally have the strength to look in our children's eyes.
And know that we're not feeding them lies:
That we took back and rebuilt our lives.
Les musiciens poursuivirent, menant un léger decrescendo et le morceau se termina sur un solo de guitare électrique, très harmonieusement joué par Elvis. Ils se regardèrent, le sourire aux lèvres. Ces trois semaines de répétition avaient porté leurs fruits. A présent, chacun connaissait sa partie sur le bout des doigts. Ils finirent la nuit étendus sur de vieux sofas, tirant taffes sur taffes, sniffant généreusement et roulant sans ménagement le coûteux cannabis.
Le lendemain, Bruce se leva à dix heures vingt-sept. Soucieux de ne pas réveiller les autres, il sortit de l’entrepôt pour ranger ses affaires. A cette heure-ci, la rue était noire de monde. Et pour cause, la confirmation par référendum du maintien de la Grande-Bretagne dans la CEE avait été reçue deux mois plus tôt et l’économie avait monté en flèche depuis lors. Il descendit à la gare pour prendre le train en direction de Liverpool. Sur place, il acheta un journal et un paquet de cigares, avant de se diriger vers le wagon des premières classes. Là, il sortit son journal et se lança dans la lecture d’un article sur la création de l’entreprise Microsoft.
En face de lui, une femme d’une vingtaine d’années le regardait d’un air vicieux. Comprenant, Bruce sortit un billet de cinquante livres et le lui tendit. Elle sourit et l’accompagna dans un wagon deuxième classe en le tenant par la main. Elle l’invita à rentrer dans une petite cabine équipée d’un lit, dont elle avait ajouté un rideau à la fenêtre en lui glissant au passage les mots Fantaisies Ténébreuses à l’oreille. Ils passèrent les trois quarts du trajet dans cette petite chambre, à tenter toutes frasques possibles dans le noir. Puis, estimant avoir dépensé assez d’énergie, ils se ré-habillèrent et sortirent de la cabine en silence. Elle lui glissa sa carte dans la poche arrière gauche de son jean, lui donnant une petite claque au passage.
Bruce récupéra son journal, marqua sa page et sortit du train. Sa grande sœur Ashley l’attendait. Ils quittèrent la gare en moto et elle le conduisit dans son appartement. Là, toutes ses œuvres étaient exposées. Elle peignait depuis ses quatorze ans et elle en était très fière. Son frère remarqua une nouvelle toile sur son chevalet.
- Tu t’es mise aux portraits ? posa-t-il.
- Oui, répondit-elle tout sourire. Les paysages ne m’inspirent plus.
Le garçon s’approcha pour contempler le tableau dans ses plus amples détails. Il eut alors un frisson. L’homme représenté avait exactement les mêmes traits et le même regard que la fille du train, à l’exception prête qu’au lieu de longs cheveux châtains, il en avait de courts d’un rouge sang. Il fut perturbé de cette apparition.
- Ça va ? lui demanda Ashley, inquiète de ce changement soudain d’atmosphère.
- T’inquiète, répondit-il. Tout va bien.
- De quoi as-tu envie ? Je te commande des pizzas ?
- Pas de refus, coupa-t-il brièvement. Merci grande sœur !
Pendant l’entretien de sa frangine au téléphone, il cherchait à savoir ce que cette dernière avait cherché à reproduire. Il retourna le tableau. Deux mots y étaient écrits. Perfecta Diaboli. Lorsqu’il passa à table, il lui sembla même avoir vu le tableau s’animer. Le Diable Parfait…Les Fantaisies Ténébreuses… Deux expressions marquantes qu’il avait retenues d’un livre nommé « 13th » entré mystérieusement en sa possession. En effet ce dernier lui avait été envoyé anonymement et il n’avait pu s’empêcher de le lire.
Bruce sortit la carte de la fille du train de sa poche. D’une écriture rouge sang étaient gravés le patronyme Mary Complaint, suivit du numéro +44 5 661366. Drôle de coïncidence… Non, finit-il par marquer. Il réfléchissait trop. Ce n’était là qu’un curieux hasard, rien de plus.
- J’ai rencontré un type super à l’université, commença Ashley. Il fait du modélisme. C’est lui qui m’a demandé ce tableau.
- Il t’a donné la raison de ce thème ? demanda Bruce. Je le trouve assez intéressant.
- Ce n’est pas pour lui, répondit-elle, mais pour une fille de sa section. Il en est follement amoureux.
Elle lui tendit le plat.
- Tu en reveux ?
- Non merci, répondit-il, je vais devoir y aller.
Sur ce, il l’embrassa, saisit son manteau et se dirigea vers Stanley-Parc. Sa copine Tracy l’attendait. Elle lui tendit un gros paquet très joliment ficelé.
- Bon anniversaire ! lui souhaita-t-elle.
- Merci beaucoup mon cœur, répondit-il extasié.
Il ouvrit son cadeau. L’album complet des Sex Pistols, son groupe de rock préféré. Suite à quoi, ils s’embrassèrent longuement. La peau de Tracy était froide. Bruce aimait beaucoup son contact. Il s’en voulut presque d’avoir couché avec la fille du train. Le monde est ainsi se persuada-t-il. Ils passèrent le reste de l’après-midi à se promener dans le parc et à tomber dans de folles embrassées. Ils se quittèrent aux alentours de dix-huit heures.
C’est le lendemain que le drame se produisit. Après être retourné à Londres, Bruce avait dormi chez son ami Edward, le bassiste de son groupe. Après quoi, ils avaient rejoint le sombre entrepôt. C’est là qu’ils l’avaient vu… Le corps sanguinolent de Josh, sauvagement pendu au plafond d’une corde d’acier semblable à celle d’un piano, le tout accompagné d’un sinistre et curieux message écrit d’un rouge sang sur le mur.
Paie de ton arrogance et de ta déloyauté
Ô jeune adolescent aux amours amputés
Par ta faute ton ami a été sombre victime
De la puissante faux de ton ennemi légitime
Le diable parfait a une fois de plus frappé
Afin de mettre fin aux fantaisies ténébreuses
Des jeunes aspirants aux conquêtes hantées
Qui ont su créature des ténèbres rendre heureuse
Edward et Bruce se regardèrent, l’un complètement désorienté, l’autre soudain pris de remords. Ce dernier songea. La fille du train… Elle n’était certainement pas étrangère à cette curieuse affaire. Il devait n’en parler à personne. Il raccompagna son ami chez lui sans lâcher un mot puis se dirigea vers l’appartement de location qui lui servait de domicile. Il examina le livre qu’il avait reçu. Le titre s’effaçait. Effaré, il tourna les pages. Partout, il lui semblait voir un visage. Ce visage si beau et si terrifiant qu’il voyait à présent partout.
Il sombrerait dans la folie. Tout devenait clair à présent. Il avait pêché et ne pourrait se racheter qu’auprès du sinistre Lucifer. Alors sans hésiter, il alla chercher un couteau dans la cuisine, retourna à l’entrepôt, se trancha une veine et écrit de son sang : Le pêcher est lavé, je m’en retourne vers le Seigneur des Ténèbres, qu’il établisse à jamais mon châtiment éternel. Après quoi, il se retourna vers Josh, défit la corde de piano pour se l’attacher autour du cou et se suspendre au plafond. Il vit juste avant de mourir le visage du mort s’animer d’un sourire atroce et de yeux luisants et lâcha ses dernières paroles. Satan a eu raison de moi…
Son corps et sa guitare ne furent jamais retrouvés.
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